Les Fast

Le Front National entre en guerre médiatique

 
En politique, tout le monde se renseigne forcément sur son adversaire avant un débat. Le Front National, lui, change de cible, et se renseigne maintenant sur les journalistes qui parlent du FN. Apolline de Malherbe, journaliste de BFMTV exerçant auparavant chez Canal +, semble avoir été la victime d’une guerre d’un nouveau genre.
En effet la journaliste a été attaquée sur son parcours et ses convictions politiques par Marine Le Pen sur le plateau de BFM le 11 mai.

Cela fait écho à des déclarations récentes de Philippe Martel, le chef de cabinet de Marine Le Pen, qui aurait déclaré, selon Le Point « Notre plan média, c’est de vous attaquer à mort », en parlant de « ces connards » de journalistes institutionnels.
Coup de bluff ou véritable « plan média » ? L’hésitation reste grande, surtout que les cadres du parti n’hésitent jamais à parler fort. Ce nouvel angle s’intègre parfaitement à la stratégie du FN en termes de discours. Après le fameux « UMPS », c’est le « tous les mêmes, et les journalistes avec ». Il s’agit de montrer que politiques et journalistes viennent du même milieu. Apolline de Malherbe s’est faite attaquée sur son parcours à Sciences Po par Marine Le Pen qui affirme que L’ENA ou Sciences Po seraient des « pouponnières ». Le FN reste alors sur cette communication autour du « eux » contre le « nous » : le système des personnes ayant fait les grandes écoles et qui sont loin des problèmes contre les vrais Français, auxquels le FN affirme appartenir. En bref, le FN est victime d’un vaste complot d’une classe qui ne les accepte pas, d’une catégorie de personnes bien loin des « vraies personnes » et des « vrais problèmes ».
Il s’agit également de montrer que tous les journalistes ont un parti-pris idéologique qui a des répercussions sur leur manière de traiter le FN. En effet, Marine Le Pen a également attaqué Apolline de Malherbe sur son passé chevènementiste.
Cette nouvelle stratégie sera-t-elle payante ? En tous cas, soyons sûrs que les journalistes ne se laisseront pas attaquer, et surtout pas par le Front National.
Paola Paci
Sources
LeFigaro
LeMonde