M6
Les Fast

M6 à la recherche d’un nouveau talent cousu main

« On aura tout vu », comme dirait l’autre. Ces dernières années on observe un véritable essor des émissions du type « Le meilleur… » cherchant le talent culinaire, musicale, acrobatique… On connaît bien ces émissions à la croisée du télé-coaching et de la télé-réalité telles que « Top Chef » ou « The Voice ».
 Et dire qu’en voyant « Le meilleur pâtissier », petite dernière dans cette lignée interminable d’émissions « talents », on se disait que « maintenant, ils n’ont vraiment plus d’idées ». Et cependant, l’Italie nous a déjà détrompé en lançant un programme cherchant le meilleur écrivain. 
De même, M6 nous surprendra de nouveau à la rentrée 2014 avec  « Cousu Main », une émission – le titre le laisse facilement deviner – dédiée à la couture, l’autre pilier du savoir-faire français. Dans une adaptation du programme britannique « The Great British Sewing Bee » présentée par l’emblématique Cristina Cordula, il s’agira de « prouver qu’il est possible de confectionner à moindre coût les vêtements tendances que tout le monde aime porter ».
On remarque ici clairement la tendance actuelle du « récup’ » mais on distingue également la continuation d’une télévision « low-cost » rendue possible par la mise en scène d’anonymes et d’un programme déclinable en épisodes sur plusieurs semaines. Ainsi dans « Cousu Main » la dramaturgie sera fondée sur l’élimination, de fil en aguille, des participants par un jury d’experts.
L’avenir nous dira si la France s’intéresse à la couture, néanmoins, un but sera sûrement atteint : enchanter la consommation de produits liés à la mode.

Teresa Spurr
Sources :
Cbnews.fr
Lefigaro.fr
Crédit photo :
Marianne ROSENSTIEHL/M6 dans le NouvelObs

Société

Le cercle des femmes mécènes : un renouvellement et une féminisation du mécénat

 
Le paysage du mécénat à la rentrée 2013 a vu apparaître une nouvelle forme de philanthropie. Le Cercle des Femmes Mécènes, une organisation comprenant le Cercle InterElles, les Femmes Chefs d’Entreprise et la Fédération Pionnières, s’est associé au Musée d’Orsay pour soutenir les projets artistiques dont la femme serait l’objet central. L’objectif : allier l’image de la femme dans la culture et celle de la femme d’entreprise. Cette initiative est portée par les figures féminines d’influence comme tout un chacun, en remplissant un formulaire en ligne. Les différentes organisations du Cercle portent les valeurs d’innovation, d’excellence et de créativité tout en affirmant leur combat envers la cause féminine. Si la femme dans l’art est souvent associée à la Muse et non à la Peintre, elle n’a pas non plus une place majeure dans le monde de l’entreprise, puisqu’elle ne représente que (pour accentuer la proportion minime des femmes) 30% des chefs d’entreprises en France et seulement 5% des acteurs du secteur de l’innovation.

Les engagements et la communication
Outre les déductions fiscales propres aux politiques de mécénat (66% de la somme rétrocédée), le Cercle s’engage à soutenir les expositions du Musée d’Orsay et de l’Orangerie en échange de laissez-passer, d’organisation de vernissages dans des salles du musées, de visites privées ou encore de petits-déjeuners net-working.
Au programme, le soutien financier du Cercle à l’exposition de Frida Kahlo, et en 2014 une rétrospective de femmes qui ont marqué la photographie.
En terme de communication, l’image de la femme est forte. Certes, dans l’art, elle est omniprésente. Mais dans les débats actuels sur l’égalité homme-femme dans l’entreprise, elle y est encore plus marquante. C’est ainsi le monde même du mécénat qui se féminise, alors que ce secteur a souvent été lié aux figures décisionnaires de la compagnie, avant de devenir des départements plus indépendants. Ici, le Cercle communique sur la force féminine, sans tomber dans les clichés féministes, dû à l’excellence de son réseau : Cercle InterElles et les entreprises scientifiques et technologiques (Air Liquide, EDF, IBM, Areva etc), Fédérations Pionnières et les femmes entrepreneurs ou encore Femmes Chefs d’Entreprises, le « premier réseau féminin d’intelligence économique ». La culture est ainsi ce qui relie les différents domaines d’expertises de ces organisations et qui en fait une unité homogène. L’art est donc leur coeur de résonance et le Cercle devient un mouvement fédérateur autour de la question sociale de la femme dans la culture et dans l’entreprise, et plus généralement de l’égalité entre la femme et l’homme. D’après Marie-Christine Oghly, présidente de l’association Femmes Chefs d’entreprise, c’est par le détour de l’art « qu’on peut évoquer des problématiques managériales telles que le leadership, la relation à l’autre, l’innovation et la concurrence positive, l’inter-culturel… »
Frida Kahlo : un engagement révélateur 
L’exposition Frida Kahlo est extrêmement significative de l’engagement du Cercle des Femmes mécènes et représente un enjeu de communication de premier plan. Femme engagée, créative et figure de l’art du XX°s, l’exposition est une aubaine pour le Cercle. Elle montre à quel point la femme relève les défis d’une société où elle a trop longtemps été stigmatisée. Les thèmes de Frida Kahlo sont universels : l’accouchement, la solitude, la violence conjugale, la douleur intérieure, sujets alors inédits dans les années 1930-1950. Frida Kahlo a peint son identité, mais aussi l’identité de toute femme et de sa représentation dans la société. C’est bien cela le point d’appui du Cercle des Femmes Mécènes. Il ne faut cependant pas oublier que la place de cette exposition faite à Diego Rivera est capitale, puisque plus de la moitié des oeuvres présentées sont du muraliste mexicain. Là encore, c’est la parité homme-femme qui est en jeu.
Un renouvellement des formes du mécénat français ?
Cette initiative est une des voies que prend actuellement le mécénat français et constitue une véritable piste d’avenir : celui d’un partenariat durable au delà de projet de mécénat qui le plus souvent ne dure que le temps d’une saison. Il est aussi le moyen de fédérer des associations, entreprises et institutions culturelles autour d’une thématique sociale forte.
Il ne manque plus que les personnes individuelles, hommes ou femmes, motivées par cet engagement philanthropique novateur.
Joséphine Dupuy Chavanat
Sources
Muséedel’orangerie
Interelles
Atlantico