The New york Times
Les Fast

L’information en italique

 
Nous ne lisons pas de la même manière sur le papier que sur l’écran, c’est pourquoi le développement des sites d’information en ligne, au détriment du journal, soulève de nouvelles réflexions quant à la mise en page du discours proposé. Une typographie ou une couleur influent sur notre interprétation finale d’un texte, et ces structures que nous ne voyons pas sont autant de voiles qui façonnent le discours et l’orientent.

La semaine dernière, le quotidien « The New York Times » modifiait certains éléments, discrets mais significatifs, de son site internet, ouvrant la voie à un questionnement sur ces structures invisibles qui conditionnent notre lecture à notre insu. Jusqu’ici était utilisée la police Georgia, en gras, qui ressortait avec d’autant plus de force qu’elle avait été créée pour l’écran. Désormais, il s’agit de Cheltenham, une police d’imprimerie, en rappel à l’édition papier — mais en italique. Plusieurs études ont été consacrées à l’utilisation de l’italique, qui serait à manipuler avec précaution : sa densité et son mouvement seraient apparemment plus difficiles à saisir, mais forceraient aussi le lecteur à une concentration supérieure, qui lui permettrait de mieux retenir les données en italique. Ian Adelman, le directeur de digital design du site explique ce changement par le désir d’insuffler au lecteur un sentiment d’urgence dans sa lecture, mais aussi de réaffirmer l’image du journal : moins désuet, mais toujours traditionnel.
 Ainsi, un élément aussi impalpable et fugace que la typographie d’un article porterait-il en lui le manifeste du journal tout entier, dans son rapport à l’information, au lecteur et au monde ?
Agnès Mascarou
Sources :
fastcodesign.com
slate.com
nytimes.com
Crédit photo :
nytimes.com
 
 
 

snapchat piston stage
Les Fast

T’avais un piston ?! – J’avais Snapchat

 
« Tu vas faire ton stage chez DDB Oslo !! Trop de chance ! T’avais un piston ?!
– J’avais Snapchat. »
Les fans de selfies éphémères vont enfin pouvoir mettre leur incroyable concision au profit d’une cause durable : le stage (et l’épopée de sa recherche). Et vous, étudiants à la ramasse, vous allez enfin pouvoir ajouter un contact utile à vos 40 amis.
En effet, avec The Snapchat Pitch, l’agence DDB Oslo vient de vous lancer un défi créatif des plus audacieux. Le principe est simple : faire le pitch de votre idée du siècle (si tant est que vous l’ayez trouvée) en moins de 10 secondes sur Snapchat pour l’envoyer à DDB_Oslo et tenter de décrocher un stage dans l’agence de vos rêves (le pitch devant être une idée exploitable pour un client réel de DDB, forcément). Si votre créativité réussit à triompher de vos millions de concurrents virtuels, alors vous aurez l’honneur suprême de décrocher un entretien, avec en prime un billet d’avion à destination d’Oslo, tous frais payés par l’agence.
Dans le pire des cas, vous avez donc Snapchaté une énième fois (et vous vous êtes un peu creusé la cervelle). Au mieux, vous vous octroyez un week-end norvégien à moindre coût. Honnête.

Innovant, amusant, intéressant et… intelligent : la dimension de réalité se fond ici dans la virtualité pour un crowdsourcing dissimulé derrière le côté « funky » du concept. Avec un tel processus de recrutement, c’est autant d’idées nouvelles que de Snapchats envoyés, et ce à moindre effort et à moindre coût. The Snapchat Pitch, ou comment tirer parti au mieux des étudiants prêts à tout pour être employés ou décrocher LE stage au sein de l’agence. Mais après tout, ils le font tous. Eux ont le mérite d’être originaux.
 
Eugénie Mentré
Sources :
Iletaitunepub.fr

Les Fast

Daft Punk aux Grammy Awards : Harder Better Faster Stronger ?

 
Célébrée dimanche 26 janvier à Los Angeles, la cérémonie des Grammy Awards s’est d’emblée présentée comme un évènement planétaire. En plus des traditionnels remises de prix aux artistes les plus prestigieux, le show a mis en place des performances dantesques, comme celles de Beyoncé & Jay-Z ou encore un plateau rock rassemblant les chanteurs de Nine Inch Nails, Queens of the Stone Age et Foo Fighters.
C’est cependant le retour des Daft Punk qui était le plus attendu. En effet, le groupe français n’avait fait aucune performance ni apparition officielle depuis la sortie de leur album Random Access Memory en 2013. Cette absence a généré les rumeurs les plus folles et a renforcé la légende Daft Punk.
Les Daft Punk se sont donc produits avec Nile Rodgers, Pharell Williams et Stevie Wonder dans un décor de studio d’enregistrement devant un parterre de stars enthousiastes et des millions de téléspectateurs. Ce retour par la performance live joue sur la rareté de telles représentations du groupe tout en faisant un clin d’œil à leurs anciens succès et bénéficie de fait d’une couverture médiatique très développée.
À l’opposé de ce succès aux Grammys (5 prix remportés), le duo français n’est pas nominé aux Victoires de la Musique. Là encore, les rumeurs se multiplient, certains évoquant un refus du groupe d’y figurer quand la raison principale semble le fait qu’ils aient signé avec un label non français, Columbia Records. Cependant, cette absence remarquée vient renforcer leur stratégie de retrait médiatique, qui pose la question de la rareté dans un contexte d’hypersollicitation.
La meilleure communication serait-elle dans une absence paradoxale nourrissant une attente démesurée ?
 
Astrid Gay
 
Sources
grammy.com

Les Fast

Non commandé ? Aussitôt livré !

 
L’entreprise a déposé un brevet en décembre pour un nouveau système d’organisation. Ce dernier tire pleinement parti de la collecte monstrueuse d’informations sur Internet et d’algorithmes pour pouvoir anticiper les envies de ses clients. En fonction des pages que vous visitez, des recherches que vous faites ou du panier que vous constituez, Amazon s’occupe déjà des colis alors que vous n’êtes pas « passé à la caisse ». Cela remet au centre des préoccupations des consommateurs la collecte de données sur internet, sujet qui génère beaucoup d’interrogations et d’inquiétude.
Le but ? Gagner du temps et vous dissuader toujours davantage d’aller en magasin. Les produits seront préemballés et acheminés vers une plateforme afin de parvenir au client le plus rapidement possible. Les colis expédiés alors que vous n’avez pas payé vous seront, visiblement, offerts. Jolie façon de fidéliser la clientèle, mais aussi un moyen de perdre de l’argent.
Info ou intox ? Amazon n’a pas souhaité commenter pour le moment. Après son annonce selon laquelle les commandes seront livrées par drones dans quelques années, l’entreprise fait encore parler d’elle. En effet, le PDG d’Amazon Jeff Bezos annonçait début décembre un nouveau système de livraison sous la forme de drones possible dans quelques années pour livrer en 30 minutes dans les zones urbaines grâce à des drones électriques et écologiques. De nombreux journaux et économistes se sont penchés sur la question, trouvant le projet irréalisable, les Etats-Unis comme la France interdisant l’utilisation de drones à des fins commerciales.
Les journalistes et consommateurs s’enflamment déjà à propos de ce nouveau projet, on parle d’achat forcé et de flicage sur internet. Difficile à dire, il faudra attendre l’explication d’Amazon.
Quoi qu’il en soit, cette stratégie semble présenter beaucoup de risques en terme de coûts et en terme d’image (déjà relativement mise à mal par divers reportages sur les conditions de travail au sein de l’entreprise). Pour beaucoup Amazon s’apparente déjà à une sorte de « big brother » car l’entreprise américaine utilise énormément la publicité ciblée très précisément sur les goûts et intérêts des consommateurs en fonction de leurs recherches sur le site. Ce projet ne risquerait-il pas de donner du crédit à cette représentation de l’entreprise ?
 
Paola Paci
Sources
LeMonde
LeMonde
20minutes

pièces jaunes 2014
Les Fast

De l'esprit de famille au don : l'opération pièces jaunes

 
Du 8 janvier au 15 février 2014 se déroule l’opération Pièces Jaunes. L’emblématique collecte à l’initiative de Bernadette Chirac se tient chaque année et permet de récupérer des fonds afin d’améliorer la qualité de vie des enfants hospitalisés. Quelles sont donc les valeurs que souhaite véhiculer une telle opération ?

 
 
 
Un cadre jaune, faisant immédiatement penser aux couleurs de l’opération, met en valeur la photographie. Cette dernière montre un enfant seul, perdu, au milieu de l’environnement hostile qu’est ici l’hôpital : on joue ici sur la corde sensible des parents. La phrase en blanc introduit un doute auprès de ces derniers. Par l’usage du conditionnel « pourrait », elle crée une interrogation. A cela fait immédiatement échos l’impératif qui jalonne l’ensemble de l’affiche : « ne le laissez pas seul… aidez-nous… faites un don ». Au doute répond la solution : le don. Le message est clair et efficace.
Un bémol cependant : il s’agit ici de créer des chambres « mère-enfant ». A priori, rien de négatif. Mais à l’heure où l’égalité homme-femme est un sujet brûlant, n’est-il pas dommage d’oublier dans cette affaire, le père ? Le lien maternel est ici très simplement mis en valeur par le tiret entre « mère » et « enfant », mais un père ne pourrait-il pas avoir le même statut ?
Au risque d’apparaître tatillonne, rappelons que c’est par de telles expressions, bien trop ordinaires, que se perpétuent ce type de vision de la famille.
Néanmoins, et pour conclure sur une note positive, n’oublions pas que l’important est d’inviter chacun à apporter sa pièce à l’édifice, et en cela, la campagne semble plutôt convaincante.
 
Mathilde Vassor
Crédits photos :
Une – TF1.fr
RTL.fr

Kiss for peace
Les Fast, Publicité

« Kiss for Peace » ou la nouvelle campagne publicitaire intrigante et novatrice du déodorant Axe.

 

Le nouveau spot publicitaire d’Axe, sorti en exclusivité avant d’être diffusé mondialement le 2 février 2014 à l’occasion du célèbre Super Bowl aux Etats Unis, détonne par rapport aux campagnes précédentes. En effet, la ligne de conduite de la marque du groupe Unilever change du tout au tout – passant de l’humour à l’audace. Les formules Anarchy, Dark Temptation ou Apollo, mettant en scène de jeunes hommes à croquer, laissent aujourd’hui place à Axe Peace. La marque se veut jeune, moderne, et n’hésite pas à s’affirmer en dévoilant un concept audacieux et novateur.
Arrogante, la campagne fait déjà le buzz en troquant ses protagonistes privilégiés – les machos et les filles en furie – pour des dictateurs et des machines de guerres. Les conflits internationaux sont résolus par le pouvoir d’un simple baiser. Axe fait désormais place au changement, en mettant pour la première fois la femme au premier plan. La figure masculine se mue en véritable gentleman prêt à renoncer à la guerre par amour. Le coup de théâtre et l’étonnement du spectateur renforcent le message de la campagne de communication.
Son succès est enfin intensifié par l’implication qu’elle donne aux internautes : ceux-ci sont sollicités pour soutenir l’association Peace One Day. En partageant un baiser sur le hashtag #kissforpeace, certains auront la chance d’être exposés à Time Square sur un panneau d’affichage. Quoi de mieux pour pouvoir être au centre de l’attention ?
 Laura de Carné
Sources :
Tuxboard
Le monde marketing
 
 

Les Fast

Who is the smart-est ?

Rapide rappel aux moins anglicistes d’entre nous : « smart » signifie élégant et raffiné mais également pratique, fin et intelligent. C’est surtout cette seconde définition qui a donné son nom à la fameuse voiture Smart.
La smart est issue de l’association de l’horloger suisse Swatch et de la filiale Mercedez-Benz (Swatch Mercedez Art car project). Voiture du citadin, elle veut bouleverser les codes en étant une voiture innovante, sympathique et fonctionnelle car particulièrement adaptée à son environnement. Dès 1997 à Francfort, la Smart se revendique « fashion victim » obtenant le Prix européen du Design. Idée chère à Swatch : les panneaux de carrosserie en plastique colorés de la Smart sont interchangeables, permettant de changer de robe facilement.
C’est pourquoi une campagne où la Smart revêtirait la même tenue que son propriétaire prend tout son sens ! L’idée de Smart est la suivante : poster sur Twitter une photo de soi dans sa tenue préférée (un selfie, mot de l’année 2013, pratique qui consiste à se prendre soi-même en photo) et ajouter le hashtag officiel de Smart. Une Smart qui imite la photo d’origine est ensuite présentée. Smart pose ensuite cette simple question, visible sur l’image publiée : « Who wore it better ? ».

La campagne éclair (quatre jours) a été bien accueillie sur Twitter avec des internautes intrigués et amusés. En effet elle instaure un réel lien entre les consommateurs potentiels et la marque. Les clins d’œil de Smart font sourire. Le ton choisi est le bon : malicieux, enthousiaste et sobre à la fois. La marque se montre réactive, inventive et adaptable tout comme le produit qu’elle promeut !
Cela est d’autant plus futé que les participants, fiers d’avoir leur avatar Smart créé rien que pour eux partagent l’image, faisant gratuitement la publicité de la marque.
Encore une campagne intelligente menée par Smart qui montre qu’elle est aussi maligne sur Internet que pour ses affiches :

Après « Who wore it better ? » on pourrait se demander « Who is the smartest ? ». Un indice : la réponse est dans la question.
 
Maud Espie
Source
Marketingland

les inconnus
Les Fast

Les inconnus les plus célèbres : le retour

 
Surfant sur la vague de la nostalgie, les Inconnus reviennent à l’occasion de la sortie du deuxième volet de ce qui fut l’un de leurs succès les plus marquants : Les Trois Frères.
 Bien que le film ne sorte que le 12 février, la promotion a débuté il y a maintenant deux mois. Fin décembre sur France 2, un prime time consacré aux trois comiques marquait le coup d’envoi d’une grande campagne de communication. S’en est suivi l’affichage massif dans la capitale de « portraits » de Bernard Campan, Pascal Légitimus et Didier Bourdon sur lesquels n’apparaît même pas le titre du film.
 Si ces affiches sont originales, les réactions du public à leur découverte ne le sont pas moins. Alors que les fans reconnaissent leurs comiques préférés et s’exclament : « ce sont les Inconnus ! », ceux qui au contraire n’ont jamais entendu parler du trio se demandent : « mais qui sont ces inconnus ? ». Dans les deux cas, l’affiche participe au développement d’un buzz autour de ce retour que l’on peut d’ores et déjà qualifier de gagnant.

 
Lisa Brunet
Crédit photo :
Cinemotions.com

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ARTE
Les Fast

1914 : Dernières nouvelles

 
Adepte des webproductions et active sur les réseaux sociaux, Arte propose à ses téléspectateurs des immersions dans des univers à part.
Après La fabrique à candidat, un jeu où l’on crée le chancelier idéal à l’Allemagne  et son partenariat avec le « jeu documentaire » Fort Mcmoney de David Dufresne (un serious game sur l’industrie pétrolière au Canada), Arte lance en cette année centenaire de la Première Guerre Mondiale 1914 : Dernières nouvelles.

Tous les jours, le site Internet de Arte nous propose une photo et plusieurs articles retraçant le quotidien d’il y a 100 ans, une idée qui apporte une nouvelle vision de la guerre et de la vie d’antan. Pour la chaîne franco-allemande, ce dispositif est un teasing sur de futurs documentaires et permet d’associer le Web à ses programmes.
Arte apparaît comme la chaîne de télévision qui intègre le mieux le numérique dans sa stratégie. Ainsi, pour la série Real Humans (l’histoire d’un futur où humains et robots humanoïdes vivent ensemble), la chaîne avait créé une fausse boutique en ligne de robots : quand Internet devient prolongement de la télévision.
 
Pierre Halin
Sources :
Arte.tv
Future.arte.tv
1914derniesnouvelles.arte;tv

Closer
Les Fast, Politique

CLOSER : nouveau journal politique ?

 
Il y a quelques jours, le Magazine Closer a (semble-t-il) lancé une véritable bombe médiatique : la « love affair » du Chef de l’Etat. La presse internationale s’en donne à cœur joie, les journaux allemands et Le Guardian en profitent notamment pour revenir sur une tradition de Chefs d’Etat un peu polissons…
Mais alors, politique ou reality show ?
Le Président de la République et sa compagne seraient-ils les nouveaux Brad Pitt et Angelina Jolie (un peu dépassés il faut le dire) ?
Cependant, aujourd’hui la question est de savoir si l’on accepte un monde où ce sont les journaux people qui mènent la danse et donnent le tempo ? En effet, l’article et les rumeurs ont suscité des réactions fortes, bien entendu du principal intéressé, mais également de plusieurs personnalités politiques comme Marine Le Pen ou encore Jean-François Copé.
Cela en valait-il vraiment la peine?
Ne faudrait-il pas mieux débattre du projet du « Pacte de Responsabilité », ou du taux de chômage qui a légèrement remonté ce mois-ci ? La supposée liaison de F. Hollande devient-elle un sujet si important qu’il mérite d’avoir sa place lors de la 3ème Conférence du quinquennat ?
Aux dernières nouvelles, nous attendons les possibles « suites judiciaires » selon les mots du Chef de l’Etat. L’avocat de Julie Gayet, lui, a déjà entamé des démarches. Ce qui laisse présager de nombreux rebondissements dans ce qui s’annonce comme le soap opéra de ce début d’année 2014.
Sophie CLERET
Sources :
Rtl.fr
Bfmtv.com
Theguardian.com
Crédits photos :
Thomas Coex / AFP / Getty Images