Com & Société

Le combat des Amérindiens : touche pas à mon dialecte !

À l’heure où notre monde s’uniformise, le langage n’est malheureusement pas épargné. Si comme l’évoque le philosophe roumain E. M. Cioran « on n’habite pas un pays, on habite une langue », alors celle-ci est au cœur de l’identité culturelle de chacun. Triste constat pour les Amérindiens qui depuis des années, voient considérablement diminuer le nombre de locuteurs de leurs langues autochtones.
En 1992, le physicien américano-canadien Krauss, estimait que 90% des langues amérindiennes ne survivraient pas au XXIe siècle. Pour des peuples aux richesses linguistiques traditionnellement essentielles, il semble légitime de parler de catastrophe culturelle face à un tel phénomène. Malgré les démarches tâtonnantes de certains États d’Amérique latine et centrale, aujourd’hui l’alerte est lancée : S.O.S dialectes en voie de disparation ! Comment les préserver ?
Uniformisation rime avec disparition
Remontons un siècle et demi en arrière, lorsque les colons américains achevaient leur conquête territoriale en cloîtrant l’ensemble des tribus indiennes dans des réserves, lorsque la politique d’assimilation battait son plein, lorsque l’on imposait aux autochtones de renier leurs valeurs, leur spiritualité et bien sûr… leurs langues originelles. C’est à ce moment-là que l’uniformisation des langues a commencé.
« Un bon Indien est un Indien mort » : cette règle d’or, énoncée par le général américain Philip Sheridan, enclencha les politiques d’acculturation et d’assimilation. Ainsi, les jeunes de chaque tribu étaient emmenés dans des pensionnats où on leur interdisait de parler leur dialecte maternel, où on leur inculquait une éducation et une religion chrétienne, et où on effaçait toute trace culturelle de leur appartenance au peuple amérindien.

Il y eut bien sûr des conséquences immédiates, mais c’est aujourd’hui que l’on peut réellement parler de communautés linguistiques en voie de disparition. Le schéma est simple mais fatal : diffusés avant tout oralement, les dialectes ne restent gravés que dans la mémoire de ceux qui les parlent ; la plupart étant exclus du système éducatif, seule la transmission intergénérationnelle peut encore les faire perdurer. Celle-ci, ne tenant qu’à un fil, est fragilisée par l’évolution des formes linguistiques actuelles, qui tendent à se simplifier et à se rassembler autour d’une langue prédominante. En somme, quand le langage se limite à une fonction d’« utilité », la tradition, la diversité et l’ethnicité ne sont plus les mots d’ordre.
Les dialectes amérindiens : la Communication avec un grand C
Bien plus qu’un simple moyen de communication, un dialecte construit l’identité d’un peuple, et c’est tout particulièrement vrai chez les Amérindiens. Fondée sur le respect de la terre ancestrale, la spiritualité de la nature et son apport à l’homme, cette identité s’exprime par une communication atypique où prédominent la gestuelle, l’oralité, les symboles… En cela, chaque mot possède une empreinte sémiologique et historique considérable dont dépend la culture amérindienne. Or, de nombreux dialectes amérindiens ont déjà disparu, et avec eux l’identité et l’histoire d’un peuple.
 

Loin des textos, tweets et chats, les formes du langage des Autochtones se différencient nettement des moyens de communication qui prévalent dans nos sociétés actuelles. Les valeurs traditionnelles au cœur de l’identité de ces peuples, s’opposent à une communication de plus en plus désincarnée et indirecte. Dès lors, la fin de ces dialectes est-elle la conséquence inéluctable de l’évolution des formes du langage ? Ne sommes-nous pas en train de perdre l’essence même de la communication ?
La solution pour sauver ces langues menacées serait alors d’unir deux champs intrinsèquement opposés : allier tradition, diversité et portée culturelle des dialectes, aux moyens de communication modernes et universalisés. Des armes douteuses et fragiles, un combat qu’il est décidément difficile de mener à bien.
Les derniers mots des condamnés ?
Ne fermons cependant pas les yeux sur les démarches engagées par certains États latino-américains visant à revitaliser les langues autochtones des tribus encore majoritairement présentes (comptant encore aujourd’hui des dizaines de millions d’Indiens) sur ces territoires. Prévues dans le cadre du droit démotique (qui implique la prise en compte des minorités, des communautés linguistiques et religieuses dans l’ordre juridique), de nouvelles législations voient le jour ; comme par exemple celle de l’aménagement linguistique dont l’objectif est soit de reconnaître les divers dialectes comme des langues officielles, soit de réglementer leur pratique par la création d’académies dédiées.
Cependant, un manque de volonté à double facette ralentit le processus. D’une part, l’enseignement public n’est pas encore prêt à s’investir juridiquement et économiquement parlant. Hésitante et superficielle, cette politique de revitalisation des langues autochtones qui impose un enseignement bilingue obligatoire, n’est pas systématiquement respectée. Pourtant, des études sociolinguistiques mises en place, notamment par le Groupe de travail des Nations-Unies sur les populations autochtones, montrent que ce sont les enfants ne recevant pas un enseignement dans leur langue maternelle, qui connaissent les résultats scolaires les plus faibles.
D’autre part, tel que le montre Fernand de Varennes dans son article Language, Rights and Opportunities : The Role of Language in the Inclusion and Exclusion of Indigenous Peoples, un réel manque d’implication des populations autochtones elles-mêmes se fait sentir. En effet, certains Amérindiens ne voient pas d’utilité à la pratique de leur dialecte, puisque c’est la langue dominante qui est associée à l’insertion professionnelle et sociale.
Dès lors, la question se pose : à quoi bon se battre si les Amérindiens eux-mêmes ne croient plus en l’importance de leurs traditions ? Le mouvement doit provenir des membres de ces communautés pour que le combat ne s’essouffle pas de lui-même.
Byron Shorty, un Navajo qui ne donne pas sa langue au chat
Créateur du site « Navajo Wotd », Byron Shorty, originaire de Winslow en Arizona et proche d’une branche gouvernementale de la nation Navajo, est un jeune issu de la réserve. Empreint de l’histoire de son peuple, il semble proposer une alternative intéressante à la question de la revitalisation des langues autochtones. Un espoir, un tremplin, une innovation ? Son concept est simple, original et attrayant : il poste tous les jours sur son site un mot en Navajo, dont il donne la traduction, la définition et la prononciation.
L’universalité d’Internet permet alors une redécouverte ludique de la tradition Navajo et en assure la perpétuation. C’est d’ailleurs le but premier de Byron Shorty : « Ce qu’il y a de mauvais dans les techniques d’apprentissage du Navajo aujourd’hui, c’est que ça n’excite pas les gens. Ils le vivent comme une gigantesque obligation, mais ça ne leur apporte pas une grande satisfaction. En utilisant les nouveaux médias et quelques éléments de design, je me disais, pourquoi ne pas commencer avec le truc le plus basique ? Un mot. »

Un début certes, mais un début innovant, original et prometteur. En prônant les valeurs traditionnelles de son peuple, Byron Shorty souligne discrètement mais fermement, l’importance majeure de la préservation des langues et de leur diversité ainsi que l’ampleur du danger culturel encouru. Si la bataille n’est pas encore perdue, on est loin d’entendre s’élever le cri de la victoire.
Madeline Dixneuf
Sources:

Sens public, La revitalisation des langues amérindiennes en Amérique Latine, Sabine Lavorel – Publication : 2 mars 2015 – Consultation : 6 novembre 2016
L’Obs, avec rue 89, L’Homme qui fait vivre le Navajo sur internet, Kim McCabe –  Publication : 10 juillet 2015 – Consultation : 2 novembre 2016
Atlas des langues en danger dans le monde, projet UNESCO – Publication : 2011 – Consultation : 6 novembre 2016
Le temps, Navajos les guerriers des mots, Xavier Filliez – Publication : 5 juillet 2016 – Consultation : 6 novembre 2016
Les langues amérindiennes : états des lieux, Colette Grinevald, Lyon2 SDL & CNRS – Publication : 4 juillet 2005 – Consultation : 13 novembre 2016
Language, Rights and Opportunities : The Role of Language in the Inclusion and Exclusion of Indigenous Peoples, Fernand de Varennes – Publication : 17 février 2012 – Consultation : 13 novembre 2016

Crédits photos :

Brulé War-Party. © Taschen, Edward Curtis
Little goguette, carnet de voyage pour famille intrépide
Blog, le langage des signes des indiens des plaines, WICASA SIOTANTKA
Portrait de Byron Shorty

Société

The school of life: la philosophie est un business, le business une philosophie !

Dans le genre « on ne vous l’apprend pas (ou mal) à l’école », de nombreuses chaînes Youtube ont trouvé leur créneau : certains d’entre vous ont déjà cliqué sur une des vidéos du Nerdwriter, de Wisecrack, ou encore Crashcourse, mais connaissez-vous le concurrent le plus novateur en la matière, The School of Life ?

L’existentialisme à l’heure du web 2.0
Avec plus d’un million et demi d’abonnés, la chaîne publie avec succès une à trois vidéos par semaine en suivant le même concept : répondre à des Pourquoi et des Comment de grands enfants, depuis «Pourquoi vous vous marierez avec la mauvaise personne» jusqu’à «Comment trouver le job de sa vie». Cela vous rappelle sûrement les TedX et en effet, la chaîne en est ouvertement inspirée : c’est un peu comme ça qu’elle a commencé d’ailleurs, avant de se métamorphoser en vulgarisatrice de grands penseurs tels que Confucius, Sartre, ou Rawls, puis de se concentrer sur un recyclage plus « pop » des produits intellectuels de ces derniers siècles. Le tout est conté par la voix du fondateur lui-même, le suisse Alain de Botton, et illustré par différents artistes qui ajoutent une nette plus-value à la chaîne.
Cours de rattrapage (de vie) pour adultes
Là où The School of Life dépasse de loin ses concurrentes, c’est par sa stratégie de marque : la chaîne Youtube n’est qu’une extension d’un projet bien plus ambitieux, qui trouve sa réalisation concrète dans des boutiques disséminées aux quatre coins du monde : Sao Paulo, Melbourne, Séoul… et depuis mai 2014, Paris. Entre papèterie design et lieu de conférences intimistes, les « Schools of Life » prônent, voire prêchent un réapprentissage de l’intelligence émotionnel.
Et le concept fonctionne : à Paris, une quarantaine de personnes suivent trois ou quatre cours dispensés par semaine, et plus de 200 se réunissent pour un « Sunday Talk » un dimanche par mois. Les bases du programme sont élaborées à Londres, à la School of Life originelle, et adaptées « localement » pour mieux répondre à la demande culturelle. Sur place, les cours sont donnés par des « slasheurs », des personnalités dites atypiques ayant eu, à défaut de plusieurs vies, de multiples expériences professionnelles. Alors certes, le public y est homogène (plutôt féminin, entre 30 et 40 ans) mais à Londres, il s’est déjà diversifié et couvre jusqu’au monde entrepreneurial (« comment storytelliser une marque »).
Petites questions idéologiques
Ambitieuse donc, The School of Life risque pourtant de se faire « McDo de la pensée » comme le dénonçaient les magazines GQ ou Silverstripe. Des prêt-à- penser globaux, des importations intellectuelles où vulgarisation se confond avec simplification… la problématique n’est pas nouvelle.
Ce qui devrait interroger un peu plus, c’est l’ambivalence avec laquelle la marque assume son dogmatisme : bien qu’on vous assure que les vidéos comme les conférences n’apportent pas de réponses toutes faites mais sont au contraire les déclencheurs d’une réflexion personnelle, il suffit de quelques clics sur le site pour tomber sur la section « what we believe in ». Et à la lecture, difficile d’échapper au champ lexical du religieux qui sous-tend la pensée de cette faculté de la vie : croyances, sermons, foi… Alain de Botton lui-même a repris l’expression attribuée par les médias d’une « Église pour athéistes », une formule qui floute la frontière entre enseignement et propagande.
Et malgré cette assurance institutionnelle, The School of Life n’est pas à l’abri d’erreurs de communication : c’est ainsi que fin octobre, après plusieurs re-posts, une vidéo sur les « dick pics » (clichés pour la plupart non-sollicités des parties intimes de ces messieurs) a été définitivement retirée. Ayant tenté une approche associant exhibition et vulnérabilité, The School of Life s’était vue reprochée de défendre une pratique plutôt dénoncée comme du harcèlement. Un ratage passé – presque – inaperçu mais qui en dit long sur l’équilibre fin que doit garder la chaîne pour être à la fois innovante en terme de points de vue, sans perdre son public traditionnel.
De leçons en équations : un art de vivre irrésolu
Finalement, ce que nous montre l’histoire marketing de The School of Life, c’est l’opportunité commerciale notable qui réside dans le vide laissé par des institutions comme l’Eglise, l’Ecole, la Famille ou l’Etat, et toutes ces institutions aux grandes majuscules qui s’adaptent tant bien que mal au 21ème siècle.
Tandis que le web offre de nouvelles possibilités dans le domaine du capitalisme cognitif et revalorise les approches de développement personnel, on observe un net mouvement de réhabilitation de l’intelligence émotionnelle. Celle-ci s’oppose à la fois à un hyper-rationalisme qui n’a pas su résoudre la dure équation du sens de la vie, mais aussi à un certain sentimentalisme à l’eau de rose qui nie la complexité des émotions humaines et qui, selon Alain de Botton, continue d’imprégner la plupart des stratégies de communication.
Mais il reste présomptueux de juger de qui possède la légitimité d’enseigner cet art de vivre, surtout lorsque philosophie et business sont confondus.
Mélanie Brisard
Sources :
Le site de The School of Life (en français lorsque vous sélectionnez la localisation parisienne, mais moins fourni que la version londonienne)
La philosophie écrite de The School of Life, ses choix d’enseignements
Ruby Schwartz, doctorante sur le genre et la nature du cyber-harcèlement, analyse l’épisode des « dick pics » de The School of Life pour le Sunday Morning Herald
Alain De Botton fait le parallèle entre le sentimentalisme en stratégie marketing et le style victorien en peinture
Vincent Coquebert pointe dans GQ l’engouement renouvelé pour les conférences à l’échelle mondiale 
Un article pétillant quoiqu’un peu acide de Silverstripe sur la boutique parisienne de The School of Life
Crédits images :
weekendnotes.com
Capture d’écran de la chaîne youtube The School of Life
Devanture de la boutique The School of Life à Paris
Extrait photo de la vidéo en question, issu du Sunday Morning Herald
Carte postale de chez Plonk & Replonk

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Taquineries et affrontements: la publicité comparative en question

Approchez, approchez mesdames et messieurs ! Préparez-vous pour l’affrontement, celui qui va marquer
toute une époque ! Les marques montent sur le ring pour votre plus grand plaisir.
Face au rejet de la publicité par les consommateurs, les marques redoublent d’effort et d’imagination pour séduire des individus devenus sourds aux appels des annonceurs. Plutôt que de vanter banalement leurs nouveaux produits, les marques critiquent avec humour leurs concurrents. Cependant, cette scène qui semble habituelle aux Etats-Unis est totalement utopique en France. Puisqu’ici on parle de publicité comparative, une pratique qui est peu répandue en France et très règlementée. Cela se réduit souvent à une guerre des prix faute de pouvoir se taquiner.
Mauvais temps pour la publicité
Dans une société où la publicité se fait de plus en plus intrusive, on voit naître un nouveau type de consommateur avec l’Adblocking, ce petit logiciel incorporé au navigateur d’un internaute, qui empêche l’affichage des bandeaux ou autres formats publicitaires. Une étude du CSA parue en 2016 montre que 24% des Français possèdent un adblocker. Ils font comprendre aux annonceurs que « trop c’est trop ». Il y a un lieu pour s’informer, se divertir et un autre pour la publicité. On ne mélange pas les torchons et les serviettes.
De la même manière, plus de 300 panneaux publicitaires ont disparu de Grenoble pour laisser place aux arbres. Le contrat de la ville avec l’afficheur JCDecaux n’a pas été renouvelé pour combattre la pollution visuelle liée à l’affichage publicitaire. Une idée qui pourrait en inspirer d’autres …
Et ce ne sont pas les multiples scandales autour de certains annonceurs qui vont arranger les choses. Entre l’huile de palme, les émissions de C02 et les lasagnes à la viande de cheval, les marques ont perdu la confiance des consommateurs. Les annonceurs doivent donc relever de nombreux défis notamment sur le plan de l’image, adopter un discours en lien avec les aspirations des consommateurs et le traduire en actes.
« Je suis ton ami », les marques prennent la parole
Les marques rivalisent donc sur le plan de l’imagination et de la créativité. On observe alors une certaine humanisation des marques qui rentrent sur le terrain des émotions pour séduire les consommateurs qui boudent la publicité. Elles ont un ADN, une identité, une histoire et parfois même des conversations amusantes avec les internautes sur les réseaux sociaux.

La publicité comparative à l’américaine et les joutes verbales entre Community Managers incarnent parfaitement cet esprit de camaraderie que les marques veulent se donner. Comme si le monde des marques n’était qu’une cour de récré sortie de Logorama.
Mais tout rêve semble avoir ses limites, car si aux Etats-Unis, les marques s’en donnent à cœur joie, en France la loi sur la concurrence est très stricte en matière de publicité comparative.
Freiner la créativité pour protéger les annonceurs ?
Selon l’article L121-8 du code de la consommation, une publicité comparative est licite si la comparaison porte « objectivement (sur) une ou plusieurs caractéristiques essentielles, pertinentes, vérifiables et représentatives de ces biens ou services, dont le prix peut faire partie. »
Dès 2009, le match a commencé entre les hypermarchés. Leclerc a pris l’initiative avec son comparateur de prix mais Intermarché, Casino, Carrefour ont vite rebondi et rectifié leur positionnement-prix. Leclerc continue d’innover en plaçant le consommateur comme un acteur au cœur des rayons avec le comparateur de prix sur son smartphone. Ce match aura été rapide et sans grands rebondissements aux yeux du consommateur.

Tandis qu’aux Etats-Unis, une à deux fois par an, les Américains prennent plaisir à voir Coca Cola et Pepsi s’affronter avec humour. Ou même Burger King se déguiser en McDonald’s pour Halloween. Alors la publicité comparative peut-elle pallier au désamour des consommateurs pour la publicité ?Outre Atlantique, au pays du libre-échange et de l’autodérision, cela semble fonctionner pour les annonceurs. En effet, la publicité comparative représente en France et en Europe moins de 3 % des volumes de campagne, contre 7 % aux États-Unis.
Cependant en France, les marques prétendent que ce n’est pas seulement la loi qui bride les annonceurs, mais la mentalité des consommateurs, qui dénigrent ce discours du « c’est moi le plus fort ». Pour les marques, ces éléments de langage ne sont pas valorisant et source de problèmes s’ils sont mal employés. Ils préfèrent capitaliser sur leurs valeurs et leurs engagements plutôt que de s’attaquer directement aux concurrents. « Ça ne nous intéresse pas d’aller proposer ça aux clients », renchérit Maria Galleriu, responsable du planning stratégique de BETC.
Une bonne excuse ou un réel frein à la créativité ? Les Français sont-ils si rationnels et dépourvus d’humour que ce que les marques affirment ? Smart a prouvé en 2015 qu’il y avait encore de quoi faire travailler l’imagination des publicitaires tout en respectant la loi, aussi stricte soit-elle.

Flore Voiry
LinkedIn
Sources:

B.BathelotDéfinition : Publicité comparative Definition-marketing.com Mis à jour le 7 avril 2016 h Consulté le 03/11/2016
Young Planneur, Blogger at youngplanneur Humanisation de marque Slideshare.net Le 25 oct. 2010  Consulté le 03/11/2016
Denis Fainsilber La publicité comparative effraie les marques françaises Business.lesechos.fr  Le 27/09/2013 à 06:00  
 Consulté le 03/11/2016
La rédaction Les grands clashs de la publicité comparative gqmagazine.fr Le 19 septembre 2012 Consulté le 03/11/2016

 

Société

TAFTA/ CETA : les Canadiens sont-ils des alliés économiques "plus cool" pour l'Europe?

Alors que le CETA vient d’être signé après sept longues années de négociations sans avoir connu de vague médiatique notable avant coup, le TIPP -ou TAFTA- voit sa signature toujours reportée, et apparaît de façon récurrente dans les médias comme un mal à éviter, en négociations pourtant depuis trois ans. En quoi réside la différence de traitement de ces deux accords, dont les dispositions ne semblent finalement peut-être pas si différentes ?
Le CETA, accord économique et commercial global entre l’Union Européenne et la Canada signé dimanche 30 octobre dernier, semblerait avoir été négocié sans réelles frictions. Pourtant, comme le TIPP, ou TAFTA, il est de ces traités internationaux favorisant le libre-échange et préférant la libre concurrence à l’exercice des souverainetés nationales, ce qui déplaît fortement à leurs défenseurs comme à ceux de la conscience environnementale. Et ce fameux TAFTA, négocié depuis 2013 entre les Etats-Unis et l’Union Européenne a été contesté de toutes parts – à tel point que sa signature initialement prévue avant la fin du mandat de Barack Obama en janvier 2017 n’est plus si sûre, ou du moins définitivement écartée de ce délai.
Alors que les médias européens évoquent le plus souvent le TAFTA comme un accord contraire aux principes européens et ont tendance à militer contre sa signature, le CETA, quoique présenté comme controversé, est évoqué comme un accord nécessaire.
Différence de fond ou de forme ?
La première interrogation naturelle, est celle du fond. Les dispositions du CETA sont-elles moins contraignantes que celles du TAFTA, et les considérations environnementales sont-elles protégées ? Le document n’est pas des plus faciles à lire, 521 pages complétées par 1000 pages d’annexes avec pour ligne directrice l’application des principes et obligations fixées par l’OMC. Il en ressort cependant de façon relativement claire, que tout comme le TAFTA, il favorise l’industrialisation de l’agriculture en supprimant les droits de douanes, qu’il est incompatible avec la transition énergétique et la lutte contre les bouleversements climatiques, qu’il réduit le rôle des services publics, affaiblit les exigences en terme de qualité de l’alimentation et va à l’encontre des politiques de soutien et de préférence aux acteurs économiques locaux.
Comment expliquer la différence de traitement des deux, notamment le soutien de l’exécutif français du CETA et son rejet du TAFTA ?
L’avantage de poids du CETA, c’est que ses négociations ont été plus équilibrées : les Européens ont accepté d’élargir leur quota de viandes bovines et le Canada d’ouvrir ses marchés publics et de reconnaître les Appellations d’Origine Contrôlée européenne. Deux points non négociables pour les Etats-Unis jusque là, qui refusent également la solution proposée par l’Europe -et acceptée par le Canada- d’un tribunal permanent dont les audiences seront publiques.
Au-delà des différences de fond, un traitement différent attaché à des puissances qui n’ont pas la même image.
Les Etats-Unis constituant le 1er partenaire commercial de l’Europe, il semble compréhensible de voir que l’UE a plus de difficultés à établir des compromis qu’avec le Canada, qui n’est que son 12ème partenaire commercial.
 Mais on peut également voir la différence de poids dans la contestation du TAFTA, du moins dans les médias, en partie justifiée par la différence d’image que les deux pays diffusent en Europe.
En effet, le Canada diffuse l’image rassurante d’un libéralisme progressiste, surtout depuis la mise en place du gouvernement de Justin Trudeau. Fortement engagé en faveur de l’immigration, il a également  pris l’initiative de cesser les frappes contre l’Etat islamique pour lutter contre le djihadisme localement, respecte la parité, se revendique féministe et défend des projets tels que la légalisation de la marijuana et l’aide médicale à mourir. À l’inverse, les Etats-Unis souffrent toujours de l’image caricaturale de superpuissance voulant imposer ses règles et ses normes capitalistes, surtout auprès des militants écologistes et de ceux défendant le commerce local, ainsi que ceux de la souveraineté nationale. Inquiétude d’ailleurs non atténuée par les enjeux de l’élection américaine et de l’avenir du pays, du moins du point de vue de ses politiques économiques et étrangères.
Il peut être amusant de noter que ce contraste d’imaginaires peut se retrouver ne serait-ce que dans les intitulés des deux traités : CETA (Comprehensive Economic and Trade Agreement) – intitulé inspirant beaucoup plus de flexibilité et de sympathie, que le plus sobre et commercial TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership).
Carole Ferrandez
LinkedIn
Sources :
– Aude Massiot et Estelle Pattée, LE CETA: quels impacts pour les Européens et les Canadiens, Libération , 18 octobre 2016
– Delphine Simon, TAFTA : quelles différences avec le CETA, France Inter, 27 octobre 2016
– Adrien Pécout, Colin Folliot et Manon Rescan, CETA : qui est pour et qui est contre en France, Le Monde, 1er novembre 2016
– LEXPRESS.fr avec AFP, Traité Tafta : pour la France, à ce stade, « c’est non » dit Hollande, L’Express, 3 mais 2016
– Raoul Marc Jennar, CETA-TAFTA, des traités jumeaux pour détruire la souveraineté des peuples, Mediapart, 24 septembre 2014
– Site officiel du collectif national unitaire stop TAFTA
Crédit image :
altermonde-sans-frontiere.com

Agora, Com & Société

#MorandiniGate : buzz ou moralité ?

Cet été, les révélations sur la web-série de Jean Marc Morandini n’ont pas pu vous échapper ! Face à un intense acharnement médiatique, JMM n’a pas réussi à garder son sang-froid. Entre une brève conférence de presse et une forte propagande sur son blog, le journaliste n’a pas appliqué les règles de base d’une communication de crise : prise de conscience de la gravité des actes, évocation du fond de l’affaire et réponse aux interrogations du public. Cette communication ratée a renforcé sa culpabilité aux yeux de l’opinion. Si Europe 1 a évincé le présentateur, iTélé a annoncé son retour sur la chaîne avec une émission quotidienne intitulée « Morandini Live ». Quand justice, morale et audiences s’emmêlent.
Rédaction : 1 ; Direction : 0 !
Le retour de Morandini a éveillé de fortes tensions au sein de la rédaction d’iTélé. Les journalistes voient cette arrivée comme destructrice pour l’éthique du journalisme et pour l’image de la chaîne. En effet, l’image d’une chaîne d’info sérieuse ne semble pas coïncider avec un présentateur accusé de corruption de mineurs. En plus d’une grève et d’une motion de défiance, les journalistes ont déployé une communication massive. Le Monde a notamment publié une tribune de la Société des journalistes, implorant Morandini de renoncer à sa venue. Mais une guerre moderne ne serait pas communicationnelle si elle n’était pas numérique. Le hashtag #JeSoutiensItélé est vite devenu TT (toptweet) France, relayé par de nombreux journalistes et téléspectateurs. L’implication du public a pris une telle ampleur qu’une pétition contre JMM a été lancée.

Face à cet engouement, le groupe a répliqué avec son argument principal: #JeSoutiensLaPrésomptionDinnocence. S’il a été retweeté par Morandini, ce hashtag n’a finalement pas connu un grand succès…
Le privilège de l’audience
La nouvelle image que devait bâtir la chaîne en se rebaptisant Cnews est entachée par la polémique. Face à des employés et à un public mécontents, la communication de la direction se fait attendre. Au lieu d’apaiser les tensions, elle s’est opposée au reste du monde. La guerre numérique pouvait paraître bon enfant, mais la proposition d’une clause de conscience, si elle avait pu constituer une communication efficace (la direction se montrant alors compréhensive), sonne comme une injure pour les journalistes, invités à accepter ou à démissionner. Celle-ci fut alors perçue comme une simple formalisation juridique de la provocation de Serge Nedjar, patron d’iTélé : « Si vous n’êtes pas contents, vous n’avez qu’à partir».
La stratégie du groupe – ne jamais baisser la garde, donne l’impression d’un refus de régler le conflit. Mais pourquoi défendre un présentateur tant rejeté par l’opinion ? Pour défendre l’ami de Vincent Bolloré, pour essayer de faire de l’audience quitte à sembler immoral ? Une telle polémique pourrait effectivement attirer les téléspectateurs, curieux de voir si JMM saura rebondir ou bien s’il subira l’humiliation. L’audimat serait donc privilégié au détriment de l’image de marque. Pari très risqué pour iTélé !
(In)succès
Lundi 17 octobre, point culminant du scandale : nouvel article des Inrocks révélant une nouvelle affaire de corruption de mineurs impliquant Morandini, nouveau déchaînement médiatique, grèves et bataille numérique. Bref, de quoi déstabiliser JMM pour sa première. Si le présentateur le précédant a laissé l’antenne sans lui adresser un mot, il n’a rien laissé paraître. Néanmoins l’émission a donné à la twittosphère de quoi alimenter les conversations, du sujet sur la série New York, unité spéciale (sur la lutte contre les agressions sexuelles) aux problèmes techniques et aux nombreuses allusions à ses détracteurs. Stéphane Plaza s’est fait lyncher pour avoir fait sa promo à travers l’émission, tandis que les annonceurs, refusant d’être associés à l’animateur, ont laissé les coupures pub démunies.

Sur son blog, JMM s’est trop vite réjoui des premières audiences, sûrement dues à une simple curiosité. Dès le lendemain, les audiences ont chuté. La stratégie de la direction a donc échoué, s’attirant au passage les foudres du public et de ses propres salariés. Mais depuis ce jour, la com’ de la direction a pris un tournant inattendu : émission introuvable sur le site d’iTélé, suspension provisoire du programme et nouvel habillage remis à plus tard. Bref, la chaîne semble prouver son incapacité à gérer la crise.
Comment faire croire aux employés qu’on les comprend en éliminant le problème seulement pendant la durée de la grève ? Les tensions entre salariés et directeurs ne vont certainement pas s’estomper de sitôt.
La question reste de savoir si la présomption d’innocence est applicable à une personnalité publique ou si la moralité devrait l’emporter. Quoi qu’il en soit, la réputation d’un homme semble pouvoir déteindre sur l’image d’une chaîne, et la polémique n’amène jamais de bons résultats. Entre le Morandinigate et la nouvelle grille des programmes, Cnews n’en a pas fini avec les polémiques. Affaire à suivre…
Charlotte Delfeld
Sources :
– Delcambre, Alexis et Picard, Alexandre. « I-télé: Morandini à l’antenne, malgré la grève ». Le Monde. Publié le 18/10/2016. Consulté le 18/10/2016.
– Kucinskas Audrey. « Affaire Morandini : comment l’animateur gère sa crise grâce à son blog ». L’express. Publié le 09/08/2016. Consulté le 15/10/2016.
– Le Point. « Affaire Morandini : la guerre des hashtags ». Publié le 15/10/2016. Consulté le 16/10/2016.
– Morandini, Jean Marc. « Le Monde publie une tribune de Jean-Marc Morandini qui répond à la société des journalistes de iTélé». Publié le 14/10/2016. Consulté le 16/10/2016.
Crédits photos:
– Closer
– Twitter : @canal+groupe / @Marcfauvelle / @francoisgapihan

Com & Société

Y a-t-il un comique pour sauver l'élection ?

En 1995, les humoristes de l’émission satirique Les Guignols de l’info ont grandement participé à la victoire de Jacques Chirac aux élections présidentielles. En effet, il était présenté comme un homme bon vivant, au comportement supposé proche de celui du Français moyen, ce qui lui assurait un important capital de sympathie. Cette intrusion de la sphère comique dans les élections se retrouve également aux Etats-Unis, et prend des formes à la fois plus hybrides et plus prononcées.
Dès lors, de quelle manière les hommes et les femmes politiques tentent-ils de contrôler l’incontrôlable représentation humoristique dont ils sont l’objet ? Et joue-t-elle en faveur du candidat sur les plans politique et médiatique ?
« Dans l’autre, on trouve toujours un peu de soi »

Aux Etats-Unis, certaines émissions humoristiques se veulent être le reflet de la société dans son ensemble. Dans le cadre des élections présidentielles, ce rôle miroir prend encore plus d’importance, comme on a pu le voir avec Saturday Night Live par exemple. Cette émission, créée en 1975 par le producteur Lorne Michaels et diffusée sur NBC, est devenue célèbre pour ses nombreuses imitations satiriques, notamment celles de personnalités politiques. La ressemblance avec les humoristes témoigne de la qualité de l’émission : il aura fallu plusieurs mois pour trouver Tina Fey, l’humoriste incarnant Sarah Palin.

Saturday Night Live accueille chaque semaine une célébrité qui prend le rôle du présentateur et c’est sur ce point précis qu’elle a fait parler d’elle il y a peu. Le 7 novembre 2015, c’est Donald Trump qui a été choisi pour présenter l’émission. Il ne s’agissait pas de tourner au ridicule le comportement ou le caractère du personnage, mais de lui offrir ce que certains ont pu analyser comme une sorte de tribune lui permettant d’accroître sa popularité. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce type d’exposition peut être contrôlé par l’équipe de campagne : il y aurait une sorte d’« exception humoristique » qui pourrait placer le candidat en position de force par rapport aux satiristes.
« Comme un cheveu sur la soupe de l’élection »
C’est Donald Trump qui cristallise les tensions dans cette campagne 2016 et qui s’est retrouvé au cœur d’une autre polémique en septembre dernier. Il a été reçu par Jimmy Fallon pour une interview dans son émission Tonight Show with Jimmy Fallon. Il ne s’agissait pas de l’interroger sur son programme politique mais de donner l’impression d’une discussion conviviale : l’image la plus commentée sur Internet a été celle de Jimmy Fallon ébouriffant les cheveux de Donald Trump. Les accusations se sont multipliées : certains se sont demandés quelle était la légitimité de l’humoriste pour interroger un candidat à la présidentielle, surtout si cela ne visait pas à soulever des points intéressants de son programme.

On s’éloigne par conséquent de l’infotainment que l’on connaît en France, et dont Yann Barthès est le chef de file. Jimmy Fallon et David Letterman qui le précéda, sont des humoristes, ils n’ont jamais prétendu être des intervieweurs politiques ou même des animateurs, mais ce n’est pas pour autant que leurs émissions n’ont pas une incidence sur les téléspectateurs et sur leurs votes. Ainsi en 2008, John McCain avait annulé à la dernière minute son passage au Late Show with David Letterman, lui préférant une émission politique reconnue, celle de Katie Couric. Vexé, David Letterman avait alors déclaré que le chemin vers la Maison Blanche passait obligatoirement par son plateau, et que John McCain s’en mordrait les doigts pour l’avoir manqué. La défaite du candidat républicain quelques mois plus tard a semblé confirmer ses propos.
« Il faut cultiver notre jardin »
Dès lors, il faudrait considérer l’humour (mis en scène, et non pas seulement glissé dans un discours) comme une stratégie de la communication, visant à toucher un public plus large et peut-être même plus jeune. La première tentative avait été faite par Barack Obama, alors qu’il avait déjà été élu Président mais qu’il souhaitait faire la promotion d’Obamacare : il avait été reçu par l’humoriste Zach Galifianakis dans une parodie de Late show, intitulée Between Two Ferns with Zach Galifianakis et diffusée uniquement sur Internet, sur la plate-forme Funny or Die qui a depuis ouvertement affiché son soutien au Parti Démocrate.
Ainsi le 22 septembre 2016, le même programme a reçu Hillary Clinton et ce, à la demande de l’équipe de campagne de la candidate, en la soumettant à des questions pour le moins ironiques et dérisoires telles que « Avez-vous déjà pensé à être plus raciste ? ». L’objectif était de donner une image plus sympathique et détendue de la candidate, car c’est sur ce point que se concentrent beaucoup les critiques du Parti Républicain.

Finalement, cet investissement n’a qu’un seul but : séduire l’électeur par le ludique s’éloignant ainsi du purement politique. La personnalité du candidat ne s’exprime plus uniquement à travers les points forts de son programme, mais se découvre également à travers les émissions humoristiques auxquelles il participe. Ces interventions restent contrôlées par les équipes de campagne, ce qui fait que le comique reste au service de la communication du candidat sans réellement pouvoir changer la perception que l’on a de la campagne, et ce même si elles peuvent apparaître comme des prises de risques et parfois même comme des actes subversifs.
Justine Ferry
Sources :
– Fey, Tina. Bossypants. Little, Brown and Company, 2011. 0-316-05686-3
– wikipedia; Saturday Night Live (consulté le 30/10/16)
– Carter, Bill (mis en ligne le 24/09/08 / consulté le 30/10/16)
– Hughes, William (mis en ligne le 29/10/16 / consulté le 29/10/16)
– Memoli, Michael A. (mis en ligne le 22/09/16 / consulté le 29/10/16)
– Saraiya, Sonia (mis en ligne le 16/09/16 / consulté le 30/10/16)

Société

"Un président ne devrait pas dire ça": quand la langue présidentielle se lit et se délie

12 octobre 2016. L’Obs publie un entretien avec le Président de la République. Il y délivre une parole formelle, sérieuse, qui lance (peut-être ?) sa campagne pour 2017 avec sa déclaration « Je suis prêt ». Mais, coup de théâtre : le même jour, la parution du livre Un président ne devrait pas dire ça, Les secrets d’un quinquennat de Fabrice Lhomme et Gérard Davet produit l’effet d’une bombe. Ce livre est d’un tout autre registre que l’entretien dans L’Obs, celui de la confession. Tout ce que l’entretien construisait, ce livre le déconstruit, voire l’anéantit. Alors, coup de grâce ou coup de maître communicationnel ? Tout le monde s’interroge. Un véritable coup d’éclat médiatique, ça c’est sûr.
Un président qui n’a pas sa langue dans sa poche
La parution de Un président ne devrait pas dire ça questionne l’essence même de la parole présidentielle. À la maîtrise verbale normalement attendue d’un président, François Hollande y oppose une logorrhée qui interroge. Le président a en effet un devoir de contrôle de sa parole, car celle-ci représente la parole de l’Etat. Sa fonction de président impose une maitrise absolue de ses propos pour une communication efficace, qui incarne notre pays. Or, dans ce livre, il se prononce sur tous les sujets, parle sans filtre et longuement, puisque l’ouvrage fait 600 pages environ ; autrement dit, c’est un livre fleuve. Mais gare à la crue : quand le président parle trop, on ne l’écoute plus, et sa parole est discréditée. En communication politique, le silence est d’or.
Sur Radio Notre-Dame, l’avocat Louis Soris déclare « On a l’impression que c’est un candidat de télé réalité qui va dans le confessionnal et se livre sur son aventure présidentielle ». Sa parole n’est alors plus considérée comme la parole officielle, celle qui prend les grandes décisions et dirige la France. La confession ne fait pas partie des fonctions de la parole présidentielle, et le devoir de silence pour mieux communiquer s’impose. Il avoue ainsi avoir organisé des assassinats ciblés, ce qui relève pourtant d’une opération top secrète ! C’est un véritable strip-tease médiatique où le chef de l’Etat se met à nu, et permet à tous d’observer ses failles et de les fragiliser. Car au niveau de la réception du livre, il n’y a pas non plus de maîtrise de la situation. Les citoyens sont dans l’incompréhension d’une telle démarche, les personnalités politiques récupèrent l’événement pour achever politiquement François Hollande et prendre l’aval sur lui. Son blabla incessant devient un brouhaha de réactions, de polémiques. Débandade de mots, débandade de réactions, décidément tout lui échappe. Les auteurs du livre expliquent à ce sujet : « Il était inquiet, il ne maîtrisait pas le processus. C’est exactement ce qu’on voulait, qu’il ne maitrise pas le processus, il ne nous a pas choisis, c’est nous qui l’avons choisi ». Le problème majeur est que l’on attend justement du président qu’il maitrise son action, ce qui passe avant tout par une maitrise accrue de sa parole.
« Petit traité du parfait suicide politique » ?

Se confesser à des journalistes, de nombreux présidents l’avaient fait avant lui. Valéry Giscard d’Estaing, par exemple, était coutumier de cette pratique. Dans le cas actuel, la dissonance entre ses révélations dans le livre et ses propos officiels en tant que président est problématique. Ses confessions télescopent son travail politique, et c’est là que le bât blesse. Ses propos politiques sont alors discrédités et son action en tant que président de la République perd de sa crédibilité. Par exemple, ses dires sur l’immigration «Je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là », sont en décalage avec sa politique à ce sujet.
Et dans sa forme même, l’ouvrage est un ovni politique. Le président choisit une expression indirecte, qui passe par la plume des journalistes, alors qu’on attendrait du premier représentant de l’Etat une expression directe avec les citoyens français. Les règles de l’oralité avec lesquelles s’exprime François Hollande sont sujettes à la déformation. La compréhension des propos passe par plusieurs prismes : celui des journalistes, puis celui des lecteurs. À la fin de ce processus, les paroles initiales sont faussées. De la même manière, ses révélations sont sujettes à la dérive quand elles sont sorties de leur contexte, certains journaux publiant même les « bonnes feuilles ». La phrase « La femme voilée d’aujourd’hui sera la Marianne de demain » a par exemple suscité une grande polémique du fait de son ambigüité. Tout un imaginaire est créé au sujet de ses propos supposément tenus, et le résultat est désastreux.
Parler c’est bien, faire c’est mieux. Le président parle beaucoup, mais agit-il vraiment ? Peut- être veut-il, à travers la chronique de son quinquennat, donner l’illusion d’avoir accompli beaucoup ? Le dessein d’ensemble n’est pas clair et les critiques sont plutôt sombres.
Un franc parler pour parler de la France

Mais cet exemple n’est-il pas la preuve d’une nouvelle communication en politique, d’un nouveau mode d’expression ? Le dessein des deux auteurs était de lutter contre la langue de bois politique. Pari réussi. Le temps d’un parler vrai des politiques a sonné, et François Hollande en est peut-être le pionnier. Ce livre donne à voir une nouvelle parole politique, portée par la recherche de la vérité.
Le chef de l’Etat se livre avec une franchise troublante. Cet ouvrage issu de longues discussions sur une durée de cinq ans permet à François Hollande de s’exprimer plus librement, et surtout plus profusément que dans une interview classique. Le discours n’est pas formaté, le président s’exprime sans filtre, sans contrainte, sans préparation antérieure. La longueur du livre permet de resituer l’action du président dans une chronologie, et dès lors de voir la cohérence – ou l’incohérence – de son action politique.
Alors, suicide politique ou avènement d’une nouvelle ère de communication politique ? La côte de popularité en baisse du chef de l’Etat a peut-être déjà tranché.
Diane Nivoley
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Sources:
« Pour la première fois, c’est sur sa personnalité que François Hollande désespère même ses proches », Le Huffington Post, 14/10/2016, Romain Herreros
«Un président ne devrait pas dire ça» : ce livre empêchera-t-il François Hollande de se pré- senter ? », RT, 14/10/2016
« « Un président ne devrait pas dire ça » : « la veille de la publication, François Hollande était inquiet » », Non stop politique, 13/10/2016, Ambre Lefeivre
« L’opération mea culpa de François Hollande (et ses limites) », Le Huffington Post, 12/10/2016, Geoffroy Clavel
« Les confessions de Hollande navrent ses amis », Le Monde, 14/10/2016, Cédric Pietralunga et Bastien Bonnefous
« Hollande se permet encore de carboniser les lambeaux de popularité qui lui restent », Le Monde, 15/10/2016
Crédits photos:
Europe Israël News
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Dessin de Cambon pour Urtikan.net

Politique

Stig: la démocratie 3.0 ?

La lassitude croissante des citoyens et le désintérêt massif pour la politique créent de nouvelles problématiques autour de la notion de démocratie qui est aujourd’hui questionnée. Mais comment répondre aux attentes des citoyens en matière de participation sans, pour autant, bouleverser l’ordre établi ? Les technologies digitales telle que l’application « Stig » pourraient-elles représenter une alternative envisageable ?

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Société

La chocolatine à 10 ou 15 cents, that is the question

Toute cette polémique autour de la gaffe à la « Marie-Antoinette » de Jean-François Copé ne fait que rappeler un leitmotiv politique vu et revu : la question piège des médias posée aux hommes et femmes politiques sur le quotidien de leurs citoyens. Jean-François Copé peut être rassuré, il est loin d’être le seul !
Que ce soit Nathalie Kosciusko-Morizet et son ticket de métro, Bush père et son litre de lait ou encore Cameron et sa miche de pain, les citoyens, eux, ont les pieds sur terre et savent très bien que les hommes et femmes politiques ont une idée de leur quotidien bien éloignée de la réalité.
La relation verticale entre politiques et citoyens fait partie de l’histoire française. De Gaulle disait lui-même que les hommes politiques devaient maintenir une certaine majesté vis-à-vis de leurs électeurs. Le paradoxe, aujourd’hui, est cette volonté des hommes politiques d’assurer à leurs électeurs une horizontalité véritable et sans artifice tout en maintenant un quotidien au-dessus de celui de leurs citoyens.
Les nouveaux moyens de communication ont été une aubaine pour nos politiciens. A travers cela, ils brisent les codes d’une verticalité qu’ils veulent ancienne et démodée. Aujourd’hui, les politiciens se présentent comme étant égaux de leurs électeurs. Véritable vérité ?

Limo – Boulot – Resto
Il est évident que les politiciens sont loin de mener le même train-train quotidien que celui de leurs citoyens. La plupart des hommes et femmes politiques vivent dans une autre réalité, ne connaissent pas la peur du lendemain – du fait de leurs revenus élevés – et bénéficient de gardes du corps et de voitures de fonction à vie, de billets de transports gratuits. Pourquoi s’enquiquiner à aller faire ses courses quand tout peut être servi sur un plateau d’argent ?
Mais dans ce cas-là, chers politiciens, pourquoi faire croire à tout prix que vous vivez une vie tout à fait normale ? Il est donc là ce paradoxe ; analysons le discours de Nicolas Sarkozy entre 2007 et aujourd’hui. En 2007, Nicolas Sarkozy revendiquait qu’il n’avait pas été élu pour aller faire ses courses lui-même au supermarché, soit. Lors de son grand meeting au Zénith le 9 octobre 2016, ce dernier se range au côté de la « majorité silencieuse » et surtout se dresse contre les élites. Et par élite, il entend bien sûr celle « qui n’est guère présente dans le métro, dans les trains de banlieues » et donc pas du tout celle que les hommes d’Etat représentent…
Le discours des hommes politiques est truffé de maladresses et de contradictions. À trop vouloir se montrer proche du peuple et prétendre être comme lui, les hommes politiques se décrédibilisent.
Leur discours devrait s’accorder sur leur quotidien réel. Tout comme celui de la chancelière allemande. Il est vrai qu’Angela Merkel est l’une des rares femmes d’Etat à vivre encore comme un citoyen lambda. Son discours et son quotidien se relayent ; discrète devant la scène tout comme à l’arrière, Angela Merkel ne vit pas dans l’appartement de fonction proposé mais dans son appartement habituel, fait ses courses au supermarché et part en weekend non pas aux Maldives mais dans sa maison de campagne.
Leur problème n’est pas tant de vivre dans un palace ou non, mais d’aborder un discours
mensonger laissant croire aux électeurs que leur quotidien est similaire au leur.
Démocratie verticale ou démocratie horizontale
Entre les deux, il faut choisir. Il est vrai qu’avec le développement des moyens de communication, les hommes d’Etat sont bien plus près de nous autres citoyens et cela réchauffe le cœur (même si souvent leur technique de communication échoue…). Ces nouveaux moyens de communication sont bien efficaces ; Obama n’aurait-il pas été élu grâce à Facebook ? Les citoyens se sentent moins délaissés, mieux compris et les hommes d’Etat l’ont bien intégré.
En effet, comme le montre le sondage annuel du journal La Croix, la confiance que les citoyens ont dans les médias ne cesse de baisser. Les nouveaux outils de communication sont donc apparus comme une aubaine pour nos hommes d’Etat qui ont enfin pu se montrer à égalité par rapport à leurs électeurs et surtout se présenter sous un nouveau jour.
Nous avons Mélenchon se présentant loin des baratins mensongers médiatiques grâce à sa nouvelle émission lisse et transparente « Pas vu à la télé » ou encore François Hollande montrant qu’il sait user des moyens de communication les plus simples via son compte Snapchat.
Alors oui, dans ce cas là, nous pouvons dire que le système politique s’ « horizontalise » vis- à-vis des citoyens. Si De Gaulle voyait cela il se retournerait dans sa tombe, lui qui incarnait la démocratie dite verticale où l’homme n’est pas au cœur du quinquennat mais la nation elle et elle seule !

Mais il ne suffit pas de se prétendre plus proche du peuple uniquement à travers les réseaux sociaux. Dans ce cas, il faut que le discours aille de pair dans la vie réelle…
Et il semble qu’un changement est en train de s’opérer doucement mais sûrement : François Hollande fait partie des chefs d’Etat à vouloir limiter les privilèges de ces derniers (même s’il en a bien profité après avoir annoncé suite à son élection en 2012 qu’il resterait vivre dans son humble appartement). En effet, cinq ans après leur quinquennat, nos ex et futurs ex chefs d’Etat se verront peut-être réduire leurs privilèges : plus de voitures de fonction avec deux chauffeurs attitrés, les tickets de transports ne leur seront gratuits que dans le cadre de leur fonction.
Peut-être le début d’une politique digne et quotidienne telle que Nuit Debout voulait et veut construire…
Maëlys Le Vaguerèse

@lvgmaelys
 
Sources :
– Le Monde, « Hollande rabote les privilèges des anciens présidents », Hélène Bekmezian, 5 octobre 2016
– Quotidien, « Le meeting low-cost de Nicolas Sarkozy », Valentine Oberti, 10 octobre 2016
– La Croix, « Angela Merkel, une présidente normale et puissante », Marianne Meunier, 26 octobre 2016
– Mediapart, « Le pain au chocolat de Copé est-il un réel problème ? », Ficanas, 26 octobre 2016
– Challenges, « La bourde de Copé fait le tour du monde », 25 octobre 2016
Crédits photo :
– lesfeignasses, « Chocolatine ou pain au chocolat ? Fin du débat ici ! », Dataz, 5 février 2015
– 20minutes, « Dîner dans un 3 étoiles de la place des Vosges pour Hollande et Obama », N. Bg avec AFP, 1er décembre 2015
– Le Monde, « Merkel emmène le premier ministre chinois à son supermarché », Frédéric Lemaître, 11 octobre 2014

Flops

Le Petit Journal est mort, vive le Petit Journal !

Début mai, Yann Barthès annonçait son départ de l’émission la plus regardée de Canal+ en clair : Le Petit Journal. Après une vive réaction de la part des internautes, beaucoup se sont interrogés sur l’avenir de l’émission. Les réactions se sont amplifiées lorsque Canal+ a annoncé l’arrivée de Cyrille Eldin (et non pas Cyril Hanouna, ne pouvant pas être partout à la fois) connu pour ses interventions dans le Supplément et dans Le Grand Journal.
Après plus d’un mois de diffusion, retour sur le non-succès de cette succession.
Relancer la machine après un présentateur de taille
L’annonce de la nouvelle identité du Petit Journal avait déclenché les foudres des internautes. Le 25 août dernier, la photo de Yann Barthès avait été remplacée par celle de Cyrille Eldin sur la page Facebook du Petit Journal. L’avis des internautes ne s’est pas fait attendre et le nombre d’abonnés a dégringolé: 15500 d’abonnés de moins en seulement une heure. Aujourd’hui, on estime une perte de 60 000 abonnés, soit une part d’audience à 45% inférieure à celle de l’an dernier.
À cela s’ajoute une fin particulièrement tragique du Petit Journal de Yann Barthès, avec une intervention de Catherine Deneuve annonçant la fin d’une ère. Difficile de relancer la machine après de tels adieux de la part de Barthès. Ce n’est pas tant l’image de Cyrille Eldin qui est critiquée, mais le départ d’un présentateur plus qu’apprécié ayant fondé l’identité même du Petit Journal.
En effet, Yann Barthès a construit avec son équipe l’essence d’une émission critique, légère, joyeuse et innovante. C’est un personnage qui capte l’attention, alternant entre sous-entendus et plaisanteries fines. Il a su faire ses preuves au sein du groupe Canal+ malgré une position délicate avec son émission dérangeant les politiques. Image qui s’oppose à celle de Cyrille Eldin, connu pour ses bons rapports avec de nombreux politiciens et ses nombreux contacts à l’Assemblée.
Chambouler les codes de l’émission
Bolloré avait annoncé vouloir changer l’orientation de l’émission en adoptant des approches plus douces envers les figures politiques pour mieux saisir la profondeur de leurs idées. Mais l’organisation de l’émission se forme beaucoup plus autour du présentateur et cela s’est ressenti dès le premier soir. Cyrille Eldin nous présente un one man show, imitant le président de la République et enchaînant quelques blagues peu pertinentes sur l’ancien présentateur de l’émission : « Ça me rappelle qu’il faut que j’envoie un petit SMS à Yann Barthès, j’avais oublié. » Eldin précise le contenu, « Yann si tu reviens, j’arrête tout. ». Il n’en faut pas plus pour que le public dénonce son manque de légèreté et que Cyrille Eldin occupe la une des journaux le lendemain.
Ces plaisanteries adressées à Yann Barthès ont finalement incité les téléspectateurs à comparer les deux figures et non à aborder une distance vis-à-vis de ce nouveau format. Le nom de l’émission, Le Petit Journal, influence le téléspectateur qui s’apprête à retrouver le même programme, le même humour. Or, si nous comparons les deux personnages, nous avons d’un côté un Cyrille comédien, très joueur et avec un gestuelle prononcée contre un Yann plus discret, très concis et sûr de lui. Mais, le départ de Yann Barthès accentue davantage les différences entre les deux personnages. Car, même si le présentateur a permis le succès de l’émission, la gloire du Petit Journal est également due aux personnes qui l’entourent (Martin Weil ou Eric et Quentin par exemple). C’est un élément que la plupart des critiques négligent, préférant se focaliser sur l’écart entre les deux présentateurs.
Rivaliser avec le groupe TF1
Reprendre le Petit Journal était un défi de taille. Alors, quand Yann Barthès a annoncé l’arrivée de Quotidien, sa nouvelle émission sur le groupe TF1, accompagné par sa société de production Bangumi, la position de Cyrille est devenue délicate. C’est sans surprise que l’on se retrouve devant un programme de Yann Barthès qui annonçait qu’il garderait la même essence : « On change tout mais sans rien changer, toute l’équipe est avec nous, en gros on ne change pas des masses. C’est bien non ? » (Interview sur France Inter). En effet, c’est même très bien. Quotidien commence avec plus de 1,3 million de téléspectateurs et concurrence même avec Touche pas à mon Poste. Alors est-ce vraiment judicieux de la part de Yann Barthès d’utiliser à nouveau les mêmes codes pour cette émission ? D’une part oui, car l’idée de braver les interdits politiques et de repousser les limites plaisent à la société actuelle. De plus, le personnage qu’incarne Yann Barthès reste un repère pour la génération des 20-30 ans, comme l’était Claire Chazal pour les 45-55 ans. Mais d’un autre côté, la société ne cesse d’aspirer au changement, et Yann Barthès devra sûrement innover lors des prochaines années afin de conserver sa place dans le cœur des français.
Convaincre des téléspectateurs fermés à la nouveauté
Avec des débuts très difficiles, les journaux et les internautes annonçaient la perte du Petit Journal. Mais, après quelques modifications, l’émission regagne du terrain avec des chiffres d’audience ayant doublé du 26 septembre au 12 octobre (de 258 000 à 486 000 téléspectateurs). Certes, le niveau n’atteint pas le million d’habitués du temps de Yann Barthès, mais le Petit Journal remonte la pente. Puis il ne faut pas omettre que ce programme avait connu des débuts peu concluants en 2011 et qu’il n’avait fait que surprendre d’année en année. Alors, peut-être est-ce l’occasion d’aborder un nouveau point de vue sur la politique et d’accepter le changement. Car s’il y a une chose à retenir de ce non-succès, c’est l’incapacité des téléspectateurs français à s’ouvrir aux changements lorsqu’il s’agit d’émissions qu’ils connaissent et suivent régulièrement. Face à de nouveaux codes de la communication et de nouvelles approches, les téléspectateurs se réfugient dans la critique. Mais, le Petit Journal n’a peut-être pas encore dit son dernier mot.
Nathanaelle Enjalbert
Linkedin : Nathanaelle Enjalbert
 
Sources:
– Assouline Gary, La chute vertigineuse du « Petit Journal » de Cyrille Eldin sur Facebook – Le Huffington Post, 25/08/2016 consulté le 22/10/2016
– Lefilliâtre Jérôme, « Quotidien », le remake hollywoodien de Yann Barthès – Libération.fr, 13/09/2016 consulté le 20/10/2016