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Société

Flanby, on a tous à y gagner

 
Il y a eu Le Général, il y a eu VGE, il y a eu Tonton, il y a eu Chichi, il y a eu Sarko puis il y a eu… Flanby. On ne choisit pas son surnom, on choisit encore moins ceux qui vous le donnent. Pour l’anecdote, c’est le socialiste Arnaud Montebourg qui, le premier, a affublé François Hollande de ce sobriquet si sympathique. C’est l’inconvénient d’organiser une primaire: les coups bas partent plus tôt, et sont susceptibles d’être recyclés par le camp d’en face. Les militants de droite ne se sont d’ailleurs pas gênés. On aurait du mal à le leur reprocher.
Flanby c’est excellent. Flanby, c’est exquis. Quel meilleur moyen de discréditer un candidat à la magistrature suprême que d’associer son image à celle d’un flan retourné dégoulinant de caramel. Très honnêtement, on ne voit pas. Tout y est, le gras synonyme d’oisiveté, la texture flasque pour la difficulté à choisir et à s’affirmer et enfin le caramel, péché de gourmandise et donc faiblesse dans notre morale chrétienne. Comme en plus Flanby est d’abord un produit pour les enfants, le surnom connote de surcroît l’immaturité. Une chose du coup est certaine, si le remuant Arnaud est  nommé ministre, il ne l’aura pas dû à des courbettes.
Tout cela n’a néanmoins pas empêché le candidat socialiste de gagner cette élection présidentielle. Chose intéressante d’ailleurs, il n’a jamais protesté contre ce surnom, ne s’est pas insurgé, n’a pas menacé de traîner qui que ce soit en justice. C’était intelligent. Rien de pire pour la victime de railleries que de protester contre les railleurs. Cela vaut aveu de faiblesse et attire au mieux la pitié, au pire de nouvelles salves de moqueries. Il aurait pu par contre répondre, pour tenter de réorienter les rires vers son adversaire. Si l’idée lui est venue, il a eu assez de lucidité pour en voir le danger. François Hollande a cherché pendant ses deux campagnes, pour l’investiture socialiste et la Présidence de la République, à être à la hauteur juste, c’est-à-dire à bonne distance des conflits partisans. Il ne pouvait donc se permettre de descendre sur un terrain si glissant, même par l’intermédiaire de ses militants.
Ne lui restait donc plus qu’à accepter, où à feindre d’ignorer ce surnom peu enviable. La chose peut sembler dure. Pourtant, si l’on y regarde de plus près, cela en valait sûrement la peine. En ne disant rien, François Hollande a montré de la force, de la solidité. Au lieu d’être démonté par de basses attaques ou de s’abaisser à leur niveau, il a hissé sa stature en ne leur accordant pas la moindre importance publiquement. Plus loin, les premières connotations attachées au désormais célèbre produit laitier sont peut-être en train de se faire oublier, du moins en partie. Ainsi, Flanby pourrait bien se transformer en force pour le nouveau Président, le sobriquet devenant finalement un atout en forme de capital sympathie.
Et la marque Flanby dans tout ça ? Elle s’est tout simplement payé un buzz à l’œil. Comme le dit la directrice marketing des produits frais du groupe Lactalis-Nestlé : « les gens entendent ou lisent très souvent le nom de notre marque et, avec un peu de chance, ils le gardent à l’esprit » (1). En paquet, sur assiette, sur buste, planant au-dessus du palais de l’Élysée ou en rayon à côté d’un certain camembert, on aura de plus beaucoup vu le produit en question, sans qu’il soit, lui, jamais réellement mis en danger. Si au marketing de Lactalis-Nestlé, on la joue prudent et on dit ne pas s’attendre à des hausses « impressionnantes » (1), difficile de nier qu’il s’agit là d’une belle affaire. La marque enregistre évidemment un beau gain de notoriété, sans coût financier ni d’image en outre.
Faut-il dès lors penser que Flanby, on a tous quelque part à y gagner ? L’ambitieux Arnaud sera en mesure de répondre à cette question mercredi.
 
Romain Pédron
(1) – streetpress.com

Société

Idoles

 
J’entends souvent pester contre le football. Trop de violence, trop d’argent, trop de médiatisation, répète-t-on à satiété. A entendre certains, on tiendrait presque là l’origine de tous les maux terrestre, ou du moins d’un bel échantillon. Alors, ils s’inquiètent, ils méprisent, ils s’insurgent, ils condamnent, ils dénoncent… Ils s’acharnent et pourtant il tourne, le ballon rond, il continue de tourner, et d’entraîner toujours autant d’enthousiasme et d’adhésion à sa suite. Alors quoi ? L’humanité est-elle devenue irréparablement vicieuse ?
Ce n’est apparemment pas l’avis de l’Archevêque de Rennes qui, pour la Pentecôte, a décidé d’organiser un grand rassemblement au Stade de le Route de Lorient, où se retrouvent d’habitude plutôt… les supporteurs du Stade Rennais (football club local pour les incultes en la matière, qu’on pardonnera vu le contexte). C’était sûrement beaucoup déjà pour certains défenseurs de la vertu dans le sport mais Mgr Pierre d’Ornellas ne s’est pas arrêté là : il a choisi d’axer la communication de l’événement sur la proximité entre football et foi.
Ainsi, l’agence Yeti a été mandatée pour concevoir plusieurs visuels, dont l’un représente un groupe de faux joueurs du Stade Rennais. Un des ces joueurs est photographié de dos, les bras en croix, portant un maillot sur lequel est inscrit « messie » et voit ses coéquipiers converger vers lui. En bas de l’affiche est inscrit : « un seul but : le rencontrer. » Pour le quotidien Ouest France, l’idée est simple : « le diocèse de Rennes joue l’humour pour la Pentecôte. » D’ailleurs, Yann Béguin, responsable de la campagne, le confirme : « on a choisi de jouer sur le décalage et sur l’humour. Cela participe à notre volonté de toucher un public plus large que celui de nos fidèles. » Et en effet, l’image surprend, interpelle et prête à sourire.
Du coup, elle marque, elle s’imprime dans la mémoire du public. C’est la théorie mathématique de la communication : moins une information est attendue plus elle est intéressante. L’humour, dans un univers qu’il ne caractérise pas, est donc un moyen redoutablement efficace pour attirer l’attention. Le public n’est pas habitué à ce que les autorités religieuses usent de cette tonalité. Il est donc nécessairement marqué par le message. Par ailleurs, l’utilisation métaphorique de l’univers du football joue sur la même mécanique. Audacieuse, elle fait le « buzz, » et donc recette.
Cette métaphore est d’ailleurs particulièrement intéressante. Le choix du football n’est pas anodin, loin de là. En effet, s’il soulève autant de passion, d’enthousiasme et de controverses, c’est que ce sport a une place bien particulière dans nos sociétés. Il n’en est d’ailleurs plus tout à fait un sans doute ou plutôt, plus seulement un. Le football est un spectacle et donc une histoire que l’on raconte sur scène, mais aussi avant et après la représentation. Le parallèle se dresse aisément avec l’Évangile, qui est avant tout un récit, qu’on lit ou non en croyant. Ainsi, Lionel Messi, actuel superstar du football planétaire, n’est pas seulement un athlète doué mais aussi une figure mythologique, adulée par des milliers de gens. Sans faire d’un footballeur le nouveau Christ, il y a ici un lien fort et donc une résonance. En effet, la force du football, ce qui explique peut-être son hégémonie, c’est sans doute qu’il est un spectacle fait réalité, ou une réalité faite spectacle. Les personnages du roman du football sont réel, comme l’est le Christ pour le croyant. On touche là à un fantasme fondamental de l’humanité : voir son imaginaire devenir réalité.
Autre similarité, la religion, comme le football, n’est pas seulement un lien vertical, elle est aussi un lien horizontal. Le culte fait la communauté, la rassemble et la soude. Si la tenue d’un événement religieux dans un stade peut étonner en premier lieu, elle fait en fait entièrement sens si l’on y pense bien. Le stade est cet endroit où tous se rassemblent, se regardent, et se reconnaissent. Chose intéressante d’ailleurs, la télévision n’a jamais réussi à le vider. L’expérience du match à huis-clos télévisé est d’ailleurs toujours assez troublante pour l’amateur. C’est que le football, dans les travées ou devant la télévision, est comme la cérémonie religieuse un moment d’émotion collective intense, où l’on chante, où on exprime avec les autres des sentiments. Si le football a du succès, c’est aussi parce qu’il remplit cette fonction. Au détriment du culte, réduit à le copier ? Vaste question sans doute.
Quoi qu’il en soit, figures mythologiques ou pairs, un seul but en fin de compte : les rencontrer.
 
Romain Pédron
Sources :
Pentecoteensemble.fr
Yetibox.com

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Photo du site La Redoute
Flops

The Naked Man, quand le bad buzz devient positif

L’affaire de l’homme nu de la Redoute ne vous a certainement pas échappé. Ou alors c’est que vous vivez enfermé depuis deux mois, sans la présence d’un quelconque média autour de vous. Dans le doute, et avec ma grande bonté, je vous la résume : début janvier, un homme nu a fait son apparition en arrière-plan d’une photo de vêtements pour enfants, sur le site du magazine de vente par correspondance : la Redoute.
Le gag paraît tellement énorme qu’on se demande comment personne n’avait pu s’en rendre compte jusqu’ici. La Redoute s’est platement excusée et a supprimé la photo – objet de la honte – de son site internet.
 
L’écho retentissant de l’affaire
 
Mais le mal était fait, et les internautes se sont hâtés de se saisir de cet énorme fail, pour s’en amuser, le détourner à n’en plus finir, glisser ce malheureux homme nu dans toutes les photos possibles. L’homme nu a vite basculé du côté des mèmes, aux côtés de Chuck Norris ou du Nyan Cat, et autres éléments que le web ne se lasse pas d’utiliser et d’utiliser encore, jusqu’à plus soif.
Plus d’un mois après son étonnante apparition, l’homme nu ne cesse de sévir, certains l’auraient même vu sur l’affiche de campagne de notre président candidat…

Mais les internautes n’ont pas été les seuls à se saisir de ce Bad Buzz, d’autres enseignes ont également sauté sur l’occasion, comme Les 3 suisses, le concurrent direct de la Redoute, qui a rhabillé l’homme nu avec un de ses maillot de bain, mais aussi Tipp ex (parce que, comme ils l’ont très justement dit, « On Redoute tous de faire des erreurs »), Orangina, etc.
L’histoire aurait pu s’arrêter là : l’affaire de La Redoute plus ou moins excusée, son homme nu continuant de tourner sur le web en souvenir d’un incident qui fait plus sourire qu’autre chose.
 
La réponse de La Redoute
 
Mais La Redoute en a décidé autrement, et, pour redoubler le buzz, a rebondi sur l’affaire avec une vidéo au second degré plutôt réussi, que je vous laisse découvrir.

Insister sur ses propres erreurs, c’était un choix de communication risqué à un moment où l’affaire avait encore toute ses chances d’être plus ou moins enterrée et où La Redoute pouvait reprendre ses activités normales, sans avoir perdu trop de clients. Mais c’était tout de même un pari à tenter, une bonne manière de montrer son sens de l’humour et de l’autodérision, de prouver son ancrage dans l’air du temps et sa compréhension de la culture web : de la viralité, des buzz, des mèmes, de ce besoin constant des internautes de se moquer ou tout simplement de rire de tout, de détourner sans jamais s’arrêter.
 
Le bilan
 
Alors, la stratégie de La Redoute a-t-elle été bonne ou mauvaise ? La marque aurait-elle mieux fait de se taire ? La vidéo au ton solennel, mais dont on comprend vite qu’il s’agit d’humour, de la marque a très rapidement tourné sur la toile, donnant à l’affaire de l’homme nu un nouveau rebondissement, un nouveau buzz qui a surpris les internautes d’une manière plutôt positive, sans doute attirés par le côté ludique que proposait la vidéo. Le jeu a réellement été mis en place : La Redoute avait caché dans son site 14 photos truquées que les internautes devaient retrouver.
Et en effet, il semble que le bilan ait été plutôt positif pour La Redoute. D’après le Petit Web*, la mise en place du jeu aurait généré un trafic croissant sur le site de la marque, une augmentation du nombre de fans sur sa page Facebook, ainsi que de nombreux échanges de tweets aux contenus en grande partie positifs.
Produire du commentaire et de la conversation, n’est-ce pas le principe d’un buzz réussi ?
Il semble donc que s’emparer de son propre bad buzz pour le tourner à son avantage ait été un succès pour la marque : elle a montré son sens de l’humour et a généré un important trafic sur son site internet. Tout bénef pour elle.
Elle peut donc remercier le monsieur qui se baladait tout nu les pieds dans l’eau ce jour-là, et on peut en faire autant : on n’ira pas forcément s’acheter des vêtements chez La Redoute grâce à lui, mais au moins, on a bien rigolé !
 
Claire Sarfati
Source :
Petitweb.fr
Crédits photos et vidéos :
©La Redoute

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Whitney Houston sur ABC News
Flops

Crack is whack

Dans la nuit de samedi à dimanche, une superstar de la musique est décédée, la grande Whitney Houston. Et bien sûr s’en est un suivi un rabâchage médiatique intense dans la presse, à la télévision, à la radio, sur internet, bref, partout, comme le veulent les règles du très lucratif marketing des célébrités disparues. Nous avons donc eu droit à quantité de témoignages larmoyants, d’hommages vibrants, tout ça arrangé avec la sauce nostalgique adéquate. Mais plutôt que de nous intéresser à tout cela, examinons de plus près la vie de cette femme qui, si elle a connu des hauts très hauts, a également connu des bas vraiment bas. Et les médias étaient toujours là pour nous les exposer.
Cette chère Whitney appartenait au catalogue des Pop Stars, mais elle avait tout d’une vraie Rock Star, dans le comportement et dans les excès. Surtout les excès.
Car, on le sait tous, la vie de Whitney n’a pas toujours été rayonnante.
Rapide retour en arrière. A la fin des années 90, Miss Houston est au sommet. Elle est admirée par le public et encensée par les critiques, elle est mariée et a une petite fille, tout va pour le mieux dans le meilleur des monde.
Puis soudainement, au début des années 2000, c’est le début de la chute. En janvier, la sécurité de l’aéroport d’Hawaii trouve de la marijuana dans ses valises et celles de son mari, mais les deux filent en avion avant l’arrivée des autorités et s’en sortent blancs comme neige. Peu de temps après, elle doit chanter pour les Oscars une version du légendaire « Over The Rainbow » du magicien d’Oz, mais se fait virer par son ami Burt Bacharach, car elle est incapable de produire un son potable. Ca s’annonce mal.
Et puis en 2002 survient la célèbre interview avec Diane Sawyer, prévue à la base pour la promotion de son prochain album. C’est lors de cet échange que Whitney parlera en public de son addiction aux drogues (et oui, les stars prennent de la drogue des fois). Mais elle ne prend pas n’importe quel type de drogue. En effet lorsque Diane Sawyer insinue que l’artiste prend du crack, Whitney répond directement, un peu offusquée tout de même, avec cette formule restée dans les mémoires : « Je me fais bien trop d’argent pour fumer du crack. Le crack c’est naze ». Argument qui se vaut, d’un certain point de vue.
Donc à ce moment là, pour Whitney, ce n’est pas la grande forme. Cette interview va être diffusée un nombre incalculable de fois et faire des records d’audiences.
Même si son album se vend bien, elle prend des décisions assez peu banales. Comme son voyage en Israël en 2003 avec un groupe sectaire, les « Black Hebrews », qui sont des végétariens de l’extrême. En revenant quelque temps plus tard, elle certifie qu’en Israël, elle se sent « chez elle ». La spiritualité est partout.
Est-ce que c’est ce voyage qui l’a incitée à accepter de faire une téléréalité sur sa vie avec son mari Bobby Brown ? Dieu seul le sait … Mais en tout cas le résultat laisse le doute subsister, tant les critiques ont cloué au pilori ce show, qui n’a jamais connu de seconde saison.
Elle avait tenté récemment de faire son come-back, suite à son divorce. En 2009, pour son nouvel album, elle fait une grande tournée promotionnelle, en passant même par la case France en chantant au Grand Journal, se montrant dans une grande forme vocale. En si bonne forme qu’au lieu de répondre aux questions, elle se contentait de chanter. Et tout le monde applaudissait. Avec le temps, elle a vraiment appris à y faire avec les médias.
Malgré nombre de performances désastreuses qui lui ont attiré les foudres des fans et des critiques, elle tentait tant bien que mal de revenir sur le devant de la scène, avec succès parfois.
Et donc Whitney est partie. Clairement, elle était une icône, et on peut choisir de se rappeler d’elle ainsi, ou comme la chanteuse à qui notre Gainsbourg national avait si délicatement déclaré « I want to fuck you » devant un Michel Drucker ma foi un tantinet surpris. Pour se consoler, on pourra toujours se gaver des futures rediffusions du Bodyguard.
 
Emilien Roche
Crédits photo : ABCnews

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Publicité Axe Anarchy Déodorant pour Femme 1
Publicité, Société

Publicité Axe Anarchy

 
« Boumchikawawa », ça vous dit quelque chose ? On connaît bien sûr tous, les déodorants Axe, leurs pouvoirs « attractifs » et leurs pubs sulfureuses dans lesquelles des hordes de mannequins aux jambes interminables se précipitent sur leur proie. Ces pubs mettent en scène les fantasmes des hommes de manière souvent caricaturale en maniant auto-dérision et fond de vérité. Et ça marche ! Axe est en effet le leader du marché de déodorants masculins, ses produits sont distribués dans plus de 60 pays et l’entreprise incarne aujourd’hui la marque de soin pour hommes la plus populaire au monde. L’orientation des campagnes Axe a permis au grand groupe de se forger une vraie identité, qui explique d’ailleurs son succès : le déodorant Axe est bien plus qu’un déodorant, il incarne la puissance séductrice des hommes. La raison d’un tel engouement ? Les noms des produits, toujours évocateurs (il suffit de se souvenir de la campagne pour le déodorant « Hot Fever » et son slogan « Qui a les plus grosses marracasses ? ») jouent pour beaucoup dans l’image de marque, mais ce sont les campagnes publicitaires qui mêlent tous les ingrédients clés de la réussite : le buzz, l’humour et le sexe. Les femmes sont toujours de superbes créatures de rêve, à moitié dénudées, qui révèlent leur instinct animal dès qu’elles se trouvent à proximité du déodorant miracle.
Les pubs Axe ont souvent été dénoncées par les organisations de défense de l’image de la femme ; la meute des chiennes de garde a ainsi déjà plusieurs fois dénoncé les campagnes de l’enseigne considérées comme « des publicités à caractère sexiste ». Elles sont même allées jusqu’à porter plainte auprès du « jury de déontologie publicitaire » en réclamant une modification du spot publicitaire « plus t’es clean, moins elles le sont ». Evidemment Axe joue sur le second degré : les pubs sont toujours caricaturales et ne se transposent jamais dans la vraie vie. Les femmes peuvent parfois se sentir blessées, mais dans la plupart des cas elles sont simplement amusées face au grotesque du fantasme masculin.
De toute manière cela a peu d’importance car mesdames, nous ne sommes pas la cible et Axe n’a jamais eu besoin du consentement des femmes pour vendre ses produits aux hommes.
Oui mais voilà ! Il y a eu récemment un brusque retournement de situation. Axe est arrivé là ou on ne l’attendait pas du tout : la marque de soin pour hommes par excellence change brusquement de stratégie et tente de conquérir le marché du déodorant féminin.

Pas question cette fois de présenter des femmes soumises au désir des hommes ! Non car pour la première dans l’histoire de la marque, l’avis des femmes est pris en compte et influence le scénario publicitaire. Le défi est incroyable : ne pas déstabiliser le marché masculin par une féminisation de l’image, tout en parvenant à lancer un message suffisamment positif envers les femmes pour qu’elles achètent le produit. Axe doit détruire son éternelle image virile et machiste. La nouvelle campagne publicitaire « Axe Anarchy » présente donc deux produits : un déodorant pour homme et un déodorant pour femme. La logique est la même que dans l’industrie du parfum avec la présentation symétrique « pour lui » et « pour elle ». La marque ne rompt pas totalement avec ses codes traditionnels : l’humour et le sexe restent les éléments fondateurs de la publicité. Il y a toutefois une différence de taille : il n’y a plus d’opposition homme / femme mais une logique de couple dans lequel les partenaires sont mutuellement attirés. Les femmes ne sont plus des proies mais des êtres humains à part entière. Exit les milliers de femmes pour un seul homme : place à l’égalité des sexes ! Image bien rangée pour une marque sulfureuse me direz-vous ? Axe reste tout de même dans le registre de l’excès en présentant l’attraction réciproque dans un cadre apocalyptique de fin du monde avec beaucoup d’humour. Le slogan « Unleash the chaos » (« libère le chaos ») associe l’idée d’attraction sexuelle à l’anarchie et au désastre. Ce qui aurait dû être un symbole d’harmonie devient alors la cause d’un chaos profond et irréversible. Défi pleinement relevé !
 
Charlotte Moronval
Crédits photo et video : ©Axe

Flyer de promotion de l'évènement "Entrez en sous vêtements, sortez habillés" par Desigual
Archives

Jakadi que pour s’habiller, il faut d’abord être déshabillé

Comme de nombreux étudiants (presque) ruinés par la crise, c’est en profitant des soldes que vous pensez renouveler votre garde-robe et dépenser vos étrennes offertes par papy-mamie. Mais face à l’affluence de malades de la fièvre acheteuse ou pour éviter de finir à sec, beaucoup préfèrent sélectionner les magasins qui auront le privilège de recevoir leurs euros.
Pour être certain de figurer parmi ces élus, la marque espagnole Desigual a lancé une action de communication originale, permettant à la fois de lancer les soldes en fanfare et de faire, bien évidemment, le buzz tant recherché, graal de notre époque.
C’est ainsi que s’est déroulée le 11 janvier dernier l’édition française des « undie parties ». Le concept est simple, bien qu’insolite : « entrez en sous-vêtements, sortez habillés ! » Déjà réalisée dans plusieurs grandes villes du monde (Londres, New York, Madrid…), l’opération a été lancée à Lyon, où des centaines de jeunes ont affronté le froid dès la veille pour bénéficier de l’offre. Les cent premiers arrivés en sous-vêtements devaient en effet repartir avec deux pièces gratuites. Et l’idée semble être un succès. Laissant  pudeur et pull polaire dans la cabine d’essayage, une foule s’est rassemblée devant le magasin et n’a pas hésité à y passer la nuit.

D’après la marque l’opération est réussie, voire victime de son succès puisque certains prétendants ont du repartir comme ils étaient venus, en sous-vêtements. Il n’y a pas non plus de débordements à déplorer, toujours selon Desigual et l’ambiance semblait être « bon enfant ».  Et puis, soyons franc, qu’est- ce  qui pourrait mieux retenir l’attention devant une vitrine qu’un groupe de personnes (en majorité jeunes et bien bâties, car tout le monde n’ose pas afficher son nombril dans les rues) en sous-vêtements ?
Le discours est cependant plus nuancé du côté de la rue. L’organisation a connu quelques ratés si l’on en croit le collectif qui souhaite déposer une plainte pour publicité mensongère. Selon lui, les premiers arrivés n’ont pas forcément été les heureux élus et il reproche à Desigual d’avoir ‘choisi’ les cent premiers. L’attente semble également avoir été moins calme qu’il n’y parait  (même si aucun incident n’a eu lieu). D’autres encore déplorent le fait que l’on puisse se déshabiller en public uniquement pour des vêtements. La page facebook de l’évènement permet de voir les diverses réactions.
Quoi qu’il en soit, Desigual a visiblement atteint son but. Le débat « pour ou contre le fait de se déshabiller pour de l’argent ? », l’originalité et, avouons-le, le culot de l’événement ont constitué une grosse publicité pour la marque, tout en restant fidèle à son image. Desigual se définissant sur twitter comme « fun and unconventional. Our clothes are out of the ordinary and we get along with the whole world”. La marque a réussi le pari de faire du jamais vu en adéquation avec ses principes. Le succès est tel que l’on projette déjà de reconduire l’idée régulièrement et dans d’autres villes de France. Mais pour continuer à aller de l’avant dans sa communication et augmenter ses ventes, Desigual a d’ores et déjà trouvé une nouvelle idée : écrire un article de blog sur la collection « desigual inspired by cirque du soleil » pour gagner des prix  et avec une récompense pour toute participation : une remise de 20% sur la collection. Comme quoi, nous ne sommes pas les seuls à lier blog et communication !
 
Manon Levavasseur
Sources :
Msn News
Lyon Info
Le site Desigual
Crédits photo : @Desigual – @Trenditude.fr

Teaser "The Bark Side" par Volkswagen célébrant le Big Game
Les Fast

Il n'y a pas si longtemps dans une galaxie pas si lointaine…

Vous l’avez sûrement deviné, je vous parle de Volkswagen (vous allez croire que j’ai des actions chez eux à force). La marque automobile et son agence Deutsch Los Angeles continuent de nous étonner avec cette année un orchestre de toutous « so geek » !
A l’occasion du Super Bowl, Volkswagen sort à nouveau son sabre laser du jeu avec ce nouveau spot qui vient un an après le fameux « The Force ». Souvenez-vous (bien que je doute que cela vous soit difficile) d’un mini Dark Vador déterminé à faire bouger de multiples choses grâce au pouvoir de la force. Pour ceux qui l’aurait loupé (coincés dans une grotte ou en prison) :

Le spot de cette année ne semble pas destiné à faire le tour des télévisions mais bien du web. « The Bark Side » (joli le jeu de mot) est en effet un teaser en l’honneur du Big Game (première journée du 46ème Super Bowl) qui fait le buzz sur la toile avec déjà 6 704 869 vues depuis le 18 janvier sur Youtube uniquement ! Découvrons ensemble ce qui fait aboyer tout le monde :

Volkswagen n’aurait pas pu choisir mieux que Star Wars pour parler de la force et donc du pouvoir de l’ingénierie allemande (attention à ne pas tomber dans la métaphore fasciste cela dit). Le tout bien sûr avec humour et légèreté, on doit avouer que c’est vraiment bien joué !
 
Marion Mons

Exemple d'un troll 9gag
Agora, Com & Société

Le Troll, sadisme et spectacle

Peut-être avez vous manqué ce concept du troll, peut-être ne trainez-vous pas, à vos heures perdues, où les neurones cherchent désespérément à se connecter, sur des sites comme 9gag, ou d’autres encore… Vous n’avez rien manqué d’essentiel, si ce n’est un phénomène social intéressant du web : le troll. Le troll est une figuration graphique de diverses tendances qui parcourent le web. Il s’agit de ces petites BD, ou de ces montages photo, qui visent à faire rire à travers la moquerie, l’ironie, voire un peu de sadisme (voir illustrations).
On retrouve les blagues qui portent sur notre infra-ordinaire, déjà exposées sur des sites comme VDM. Par exemple, les thèmes exposés les plus importants concernent la fameuse « friendzone »*, les situations à l’école, les conversations qu’on trouve sur les réseaux sociaux, les moments de tous les jours dans lesquels tout le monde se reconnaît avec une certaine autodérision. Mais c’est aussi la démocratisation de l’illustration de notre quotidien : à l’origine, ce sont les auteurs de bande dessinées plus ou moins amateurs qui ont lancés cette vogue dans les blogs d’illustrer des anecdotes et des routines. Avec le troll, tout le monde peut se mettre à cette illustration car l’exigence graphique et artistique est minime (comme on peut le constater sur les sites en lien), et cette simplicité séduit d’autant plus qu’elle fait appel à l’imagination. Dernière tendance présente dans cette tête au sourire moqueur : la Fashion Geek. On a vu depuis quelques années se développer la mode du « nerd », les grosses lunettes, le look faussement négligé, et la conviction ferme que tout ce qui touche à cet univers un peu codé et fermé est cool. Le troll, en soi, existe depuis très longtemps, mais ce n’est que maintenant qu’il devient populaire et qu’il est utilisé par divers type de publics, sur pratiquement tous les réseaux sociaux. (Il faut tout de même noter que le troll fait constamment référence à un « patrimoine geek » qu’il est nécessaire d’avoir pour comprendre les blagues : du Seigneur des anneaux, aux jeux vidéos des années 90, la culture est vaste).
La métaphysique du troll reste cependant mystérieuse… Au départ, « troller » c’est intervenir dans un forum ou sur un site d’échange pour énerver l’audience, produire un débat, créer du conflit, ou tout simplement pour provoquer l’hilarité des complices et un certain plaisir sadique. C’est de là que sont ensuite venus les dessins, comme pour mieux représenter une pratique tellement vaste qu’elle ne concerne plus nos seuls échanges en ligne, mais envahit notre quotidien. Mais pourquoi « troller » ? Quelles sont les motivations des « trolleurs » ? Il y a cette première évidence qui vient à l’esprit : « on rit toujours plus facilement du malheur des autres » ; mais dans notre société moderne pessimiste et quelque peu dépressive, cela va au-delà de ça : la moitié des trolls, en effet, verse dans l’autodérision. Il y a cette idée que n’importe qui peut scénariser son quotidien, le représenter, ou simplement créer un événement : que l’on dessine sur Paint la petite BD de sa vie, ou qu’on aille se moquer d’une population sur un site, on crée un événement, quelque chose à raconter, qui atteindra toujours une audience. On se donne à voir, et on s’illustre à travers un humour particulier, qui a ses codes, ses règles, ses symboles, son langage. Du même coup, on intègre aussi une communauté, on partage des valeurs, des pratiques (pour un exemple concret du pouvoir de 9gag, voir ici comment les utilisateurs ont spammé Nescafé pour venger un des leurs : Nescafail. C’est bien là tous les avantages des nouveaux médias…
Pour finir, je voudrais revenir à la dimension historique du phénomène : en fin de compte, quand on y pense, le trolleur a toujours existé. C’est par exemple, celui qui durant une prise de vue en direct au journal télévisé, va se mettre en arrière plan du journaliste pour faire des grands signes de mains, ou des grimaces. En réalité, si on devait rendre toute son innocence au geste, on pourrait dire simplement que le troll est une grimace à l’endroit où ne l’attend pas.
 
Marine Gianfermi
 
* la friendzone, c’est le statut atteint parfois auprès de la personne qui nous intéresse lorsqu’on échoue à la séduire. La phrase fatale, clôturant toutes tentatives, se résumant à un discret mais terrible : « Tu es un(e) super ami(e) ».

Caricature par Chrib pour le Nouvel Obs - Les Cantonales 2012
Edito

J-97

Puisqu’il semble que les chiffres soient souvent plus frappants que les mots, ou parce qu’il est en tout cas devenu pratique courante d’entamer un article par un chiffre choc, destiné à accrocher le lecteur pour l’inciter à poursuivre, je vous propose de finir la semaine sur celui-ci : 97.
Vendredi, nous sommes effectivement passés en dessous de la barre des 100 jours avant le premier tour de l’élection présidentielle. L’espace et le temps médiatiques apparaissent saturés par la campagne, à tel point que l’on occulterait presque le reste de l’actualité, notamment internationale – vous avez certainement dû le ressentir, non sans agacement. Si l’on prend en compte le processus des Primaires Socialistes, dont les journalistes et autres analystes ont commencé à traiter en avril dernier, nous pouvons considérer que la campagne aura duré un an – un an ! Un cinquième du temps quinquennal dévolu à la préparation du prochain mandat…
Ce n’est pas tout : les candidatures se multiplient, certaines plus surprenantes que d’autres – vous comprendrez je crois sans peine à qui je fais allusion.
Eric Cantona s’est déclaré officiellement candidat mardi dernier ; Libération a consacré sa Une à l’événement, affichant en première page une photo de l’ancien footballer en chemise-cravate, loin de la raideur que peut conférer le costume traditionnel, arboré par la plupart des autres présidentiables. Nous pourrions presque faire un parallèle entre sa tenue et sa posture au sein du processus électoral : si Cantona se démarque des autres candidats par ses objectifs – c’est le côté chemise décontractée –sa candidature n’en reste pas moins très sérieuse – là, le côté cravate reprend le dessus.
L’ancien footballer n’a certes pas l’ambition d’accéder à la tête de l’Etat pour gouverner, mais il souhaite cependant obtenir les 500 signatures réglementaires. Il faut ici insister sur l’emploi du terme « signature », car signature n’est pas « parrainage », comme lui-même le souligne. La différence est radicale : Cantona n’appelle pas les maires à soutenir un projet politique d’ensemble, son projet politique d’ensemble ; il les invite très sérieusement à prendre en compte de manière tout aussi sérieuse le problème posé par le logement en France. S’il s’engage dans la campagne sous le nom de Cantona, c’est au nom de l’Abbé Pierre et de sa cause.
Sa candidature est donc bien loin d’être une farce. L’ancien footballer veut tirer profit de la focalisation médiatique pour remettre au cœur du débat la question du logement. Si les autres présidentiables réfléchissent à une stratégie de communication pour l’emporter et obtenir le rôle de chef de l’Etat, le fait d’être candidat représente pour Eric Cantona une stratégie communicationnelle en soi ; elle est en outre au service d’un but distinct du leur.
Peut être que sa démarche vous rappelle la candidature de Coluche pour les élections de 1981. « J’appelle les fainéants, les crasseux, les drogués, les alcooliques [mais aussi] les pédés, les femmes, les parasites, les jeunes, les vieux, les artistes, les tolards, les gouines, les apprentis, les Noirs, les piétons, les Arabes (…) à tous ceux qui ne comptent pas pour les hommes politiques à voter pour moi, à s’inscrire dans leur mairie et à colporter la nouvelle. » S’il semblait plutôt avoir choisi d’adopter une position de protestation voire de rébellion, sans cause ni projet bien précis, il n’évoquait pas moins en pointillés des problèmes tels que le chômage des jeunes, les difficultés à retrouver un emploi à l’approche de la retraite, la discrimination liée au genre, à la sexualité, à la couleur ou à la religion, ou encore l’abstention et la désillusion politique. Eric Cantona n’est donc pas le premier à avoir eu l’idée de saisir l’opportunité que représente la campagne présidentielle pour obtenir de sa cause qu’elle soit médiatisée. Ni le premier, ni le seul…
Vous n’en avez peut être pas entendu parler, à moins que vous ne vous en souveniez plus, le personnage étant moins connu et médiatique, mais le cancérologue Victor Izraël a lui aussi décidé de se porter candidat aux élections de 2012 ! Il milite quant à lui pour combattre le cancer, armé de slogans tels que « Pour sauver la planète, commençons par ses habitants » (référence aux Ecologistes en compétition…), ou encore « Pourquoi réformer la retraite si on ne peut pas la prendre ? » – slogans qu’il a diffusés via des teasers et des vidéos postés au compte-gouttes sur Youtube, pour alimenter le suspense et faire le buzz.
Quels torts ces « nouvelles démarches citoyennes » font-elles au processus démocratique ? Communiquer l’urgence d’une cause légitime-t-elle ce genre de vraies fausses candidatures ? Constituent-elles une nouvelle tendance de la communication engagée ? …
 
Elodie Dureu
 
Sources :
Mobilisation Logement 2012
Paperblog – Affiche de Coluche pour l’élection de 1981
Youtube – teaser
Crédits photo : ©Chrib
Caricature pour le Nouvel Obs – Les Cantonales 2012

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LOL Project
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Jacques n’a rien dit, il a ri

 
Naissance d’une idée
 
L’abréviation anglaise de « laughing out loud » (mort de rire) est très rapidement devenue l’expression favorite des jeunes internautes. Aujourd’hui elle est passée dans le langage courant de l’internet et s’utilise presque davantage comme une ponctuation que comme une expression véhiculant un sens : « lol » diminue l’aspect sérieux d’un discours qui pourrait sembler trop blessant.
Mais c’est bien la première signification de ce mot qui a inspiré deux hommes, un jour de Septembre 2009. William Lafarge, directeur de création d’une agence marketing pour de grandes marques, et David Ken, photographe, en viennent à parler de la captation d’un instant précis, unique, à travers la photographie. Automatiquement l’exemple du rire leur paraît le plus parlant, car quoi de plus éphémère qu’un fou rire ou qu’un éclat de rire ? Ils songent alors à prendre une série de photos de personnes en plein fou rire et d’en faire une exposition. Mais après tout, pourquoi se cantonner à une seule galerie temporaire alors que la France a tant besoin de rire au milieu de cette crise économique sans précédent et du danger de la grippe aviaire ? Non, ce qu’il fallait, c’était une action qui dure, un réel projet.
 
LOL Project
 
L’idée de base du LOL Project n’est donc pas commerciale, elle ne vend aucun produit. Out les jolies filles aux dents parfaitement alignées qui tiennent un tube de dentifrice ! Sur ces affiches, on voit des enfants, des adolescents, des adultes, des un peu plus qu’adultes, des personnes âgées, des personnes très âgées, des garçons et des filles, des gens de toutes les couleurs de peau… Et toujours, des rires. Le principe est simple : on s’inscrit sur le site, puis lorsque le LOL Project passe dans notre ville, on signe un papier pour le droit à l’image, on se fait prendre en photo et l’on se retrouve sur le site internet du projet. C’est tout.
On aurait pu croire qu’un projet pareil, sans commercialisation de produit, sans valeur monétaire, allait s’essouffler en quelques mois pour ne donner que de jolies photos de profil sur facebook et une petite exposition parisienne. Or depuis plus de deux ans, ce projet n’a cessé de gagner en importance, passant de Paris à la France entière grâce à la tournée de 2011, de quelques photos de proches ou de voisins à des milliers de photos et encore d’avantage de spectateurs.
L’une des grandes forces du LOL Project est une campagne de communication basée sur un seul concept : faire sourire. Grâce aux réseaux sociaux, cette « viralité du sourire » (comme le nomme Gregory Pouy sur le site du LOL Project) s’est largement étendue et leur a permis des apparitions médiatiques plus variées sur le net, comme sur le site de Marianne. A travers le projet un peu fou « I LOL Paris », qui prévoit de couvrir tous les espaces affichables de la capitale, monuments compris, de gigantesques photos tirées de participants bénévoles du LOL Project, ce dernier a attiré les regards des internautes et des médias. Radios et télévisions nationales comme RTL, le JT de France 3 ou encore l’émission « Leurs secrets du bonheur » de France 2 se sont intéressées à cette action peu commune et ont largement étendu son champ d’action et ses possibilités.
Ainsi La création et la vente du livre du LOL Project, réunissant plus de 2000 rires sur quelques centaines de pages, ont également contribué à son implantation dans le paysage médiatique et ont permis de débloquer des fonds pour leurs projets majeurs : des journées de shooting photo dans des hôpitaux comme celui de Garches (dans le cadre de l’association « regarde la vie » au nom tout à fait approprié au projet), ou encore un mur LOL Project à l’hôpital Robert-Debré. Les visages souriants qui accueillent malades et visiteurs, médecins et personnel soignant, ont eu un réel impact d’abord sur les travailleurs et les malades de l’hôpital, mais aussi sur l’image du projet qui s’en est trouvée magnifiée.
 
Actualité
 
Aujourd’hui, grâce à son rayonnement notamment sur internet, le LOL Project bénéficie de davantage de fonds. Les dirigeants inscrivent également la ligne communicationnelle dans un projet plus large, de niveau mondial, comme le montrent les derniers trailers du LOL Project qui ont été traduits en Arménien, en Camerounais, en Mandarin et en Italien, ou encore leur shooting photo à Montréal. Tout laisse à penser que ce n’est qu’un début, et que cette formidable communication menée de main de maître permettra au LOL Project de faire sourire le monde à l’unisson.
 

LOL Project Trailer by David Ken on Vimeo.
 
Héloïse Hamard
Merci au LOL Project pour sa coopération !
Crédits photo et vidéo : ©LOL Project